Street fundraising: il est temps de réviser certaines pratiques
24/10/2019 - S’exprimant dans une interview de la VRT (Radio 1, 3/10/2019), Erik Todts – vice-Président de l’Association pour une Ethique en Récolte de Fonds (AERF) – dénonce sans détour les pratiques décrites dans le programme Pano diffusé par la VRT. Car s’il estime difficile d’éviter tout comportement répréhensible dans le cadre de nombreuses opérations de collecte de rue, leur caractère répété ne peut être accepté.
Comme indiqué dans un précédent article, les pratiques dénoncées au niveau d'agences de street fundraising opérant dans le Nord du pays ont immédiatement amené l’Association pour une Ethique dans les Récoltes de fonds (AERF) à annoncer l'ouverture d'une enquête (Communiqué de l'AERF).
Erik Todts espère que les investigations que la plateforme sectorielle mènera auprès de ses membres et de diverses agences commerciales concernées les incitera à revoir certaines méthodes.
Sans doute conviendrait-il par exemple de ne pas engager trop systématiquement de jeunes étudiants dans les équipes de recruteurs, et de veiller à ce que ceux-ci soient moins mis sous pression.
Le pourcentage de frais de collecte resterait dans les normes
Le représentant de l'AERF rappelle que la collecte de rue est un mode de recrutement efficace. Il constitue une source indispensable de revenus pour certaines associations.
Le salaire brut des recruteurs se situe dans une fourchette de 10 à 13 euros par heure, ce qui représente une rémunération modérée pour des employés qui travaillent six heures par jour à l’extérieur.
Si certaines rémunérations atteignent 100 euros par jour ou davantage, celles-ci concernent surtout des collaborateurs aux compétences reconnues, qui assurent par exemple des fonctions d'encadrement des équipes de recruteurs.
Le vice-Président de l’AERF estime que sur le long terme le coût des campagnes de collecte de rue se situe dans la moyenne des pourcentages de frais de collecte de fonds constatés en Belgique, soit entre 15 à 20%.
Lorsque la collecte de rue est mise en œuvre par une agence commerciale, celle-ci se voit remboursée dès la première année pour les frais de collecte concernant l’ensemble des donateurs qui ont signé une domiciliation.
L’AERF considère que l'association peut amortir ces coûts sur trois ou quatre ans dans sa comptabilité.
Le pourcentage des frais de collecte se situerait à un niveau modéré grâce au nombre significatif de donateurs qui maintiennent leurs contributions mensuelles par domiciliation durant cinq ou six ans, voire davantage.
L'éthique de la collecte, un souci prioritaire pour certaines agences
Les réactions enregistrées suite au reportage de Pano laissent apparaitre différentes sensibilités du côté des agences spécialisées en street fundraising, dont certaines souhaitent que l'organe national d'auto-régulation - en l'occurrence l'A.E.R.F. - renforce son dispositif de contrôle des activités relevant du street fundraising.
C'est ainsi que l'agence ONG Conseil plaide en faveur d'une plus grande transparence en matière de rémunération du personnel.
Les informations qu'elle publie sur son site semblent à cet égard particulièrement claires.
ONG Conseil indique par ailleurs privilégier l'engagement au titre de recruteurs de personnes déjà engagées dans le vie active. L'expérience tend à démontrer que ces profils professionnels tendent à se mobiliser de manière plus professionnelle et plus efficace au service de l'agence et des associations qu'elle soutient que ce n'est le cas lorsque l'employeur se contente de travailler avec des équipes d'étudiants jobistes.
Source
VRT (Radio 1, 3/10/2019) - Erik Todts: "Verrast en kwaad. Deze Pano kan ons wakker schudden"
-> 'Street fundraising: associations, agences commerciales, instances de régulation'