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Het Laatste Nieuws: 'We geven minder aan goede doelen'
17/02/2019 - Divers quotidiens, dont le Laatste Nieuws (5/02/2019) , publient les chiffres du SPF Finances relatifs à l'année 2017, qui font état une légère baisse des dons déductibles fiscalement (de minimum 40 euros).
Pour cette dernière année disponible, l'État a enregistré 222 millions d'euros de dons, contre 224 millions en 2016.
Rappelons que les données du SPF Finances ne prennent pas en compte nombre de libéralités non-liées à une attestation fiscale: petits dons, recettes issues de ventes et d'événements fundraising, legs, etc.

Le Vif: 'Les Belges toujours généreux mais différemment'
Le site en ligne de l'hebdomadaire Le Vif propose un article intitulé 'Les Belges toujours généreux mais différemment'' (31/01/2019).
Un intéressant récapitulatif des statistiques 2014-2017 du SPF Finances y est proposé (voir visuel ci-dessous) en même temps qu'une tentative d'analyse des facteurs qui influencent la générosité des Belges.

Croissance puis léger fléchissement des dons
Pour Erwan Rights, responsable Marketing de la Croix-Rouge de Belgique, les dons collectés par son organisation augmentent en moyenne de 5% par an.

Virginie Xhauflair, titulaire de la Chaire Baillet Latour en Philanthropie et Investissement social de l'Université de Liège, juge que les crises et catastrophes humanitaires sont des leviers de dons très importants sur lesquels les ONG s'appuient pour convaincre.
On remarquera toutefois que les campagnes du Consortium 12-12 ont été moins fréquentes au cours des dernières années, et relativement moins génératrices de dons.

Virginie Xhauflair fait état d'innovations qui contribueraient à renforcer la générosité de nos concitoyens: arrondi solidaire proposé aux caisses de certaines grandes enseignes, générosité embarquée, collectes de dons sur Facebook, financement collaboratif et autres opérations ponctuelles virales en ligne.
Cette affirmation gagnerait à être nuancée: à ce jour ces nouveaux modes de collecte dont divers médias et consultants en fundraising vantent les mérites n'ont, à l'exception de quelques plateformes de type  'peer-to-peer fundraising', guère boosté de manière significative la générosité des Belges.

La générosité publique évolue différemment selon la taille des associations
Les statistiques du SPF Finances ne différencient guère l'évolution des dons en fonction de la taille de l'association.
Or le Baromètre de la Générosité publique édité fin décembre 2018 à l'initiative du Fundraisers Forum (lien) indique qu'en 2017 la plupart des grands acteurs de la collecte ont réussi à maintenir ou à augmenter les recettes issues de la générosité publique.
Cette consolidation s'est surtout opérée grâce à la croissance des legs en faveur des causes à forte notoriété.
La dernière édition du Baromètre de la générosité publique (année 2018) fait état d'une stabilisation de ces contributions sur la période 2016-2018.

Télémarketing et street fundraising, atouts méconnus des grandes acteurs de la collecte.
La plupart de ces grandes associations ont également bénéficié d'une stabilisation ou d'une augmentation des dons, souvent grâce au maintien de coûteuses mais efficaces campagnes de télémarketing et de street-fundraising.
Ces opérations nécessitent un important investissement initial, et sont dès lors presqu'uniquement exploitées par les plus grands acteurs de la collecte.
L'efficacité du télémarketing et du street fundraising, et de sa variante en 'porte-à-porte', tient au fait qu'on y encourage l'adhésion durable des donateurs au travers de domiciliations.
Un article du Soir (02/01/2019) signale que Child Focus, qui sous-traite une campagne de recrutement de donateurs en porte-à-porte, compte pas moins de 23.000 donateurs réguliers avec un versement par domiciliation mensuelle de minimum 9 €.
Philippe Schyns, responsable « Philanthropie et legs » chez Oxfam, constate dans le même article que de plus en plus de personnes donnent peu mais beaucoup plus régulièrement.

Le montant annuel moyen des contributions des donateurs liés par une domiciliation est bien plus élevé que celui de donateurs occasionnels.
Il n'est donc guère étonnant qu'un nombre significatif de grandes associations comptent désormais moins de donateurs mais un montant global de dons toujours en augmentation.

Une analyse plus fine des contributions issues de la générosité publique indiquerait probablement qu'en 2017 comme auparavant la diminution des dons a surtout pénalisé les associations de dimension modeste ou intermédiaire.
Cette évolution inquiétante n'est guère mesurée au travers des statistiques du SPF Finances, pas plus qu'elle n'est commentée par les médias, souvent tentés de ne solliciter avis et commentaires qu'auprès de grandes organisations caritatives.

Sources

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