Pourquoi un 'Baromètre de la générosité publique' ?
Identifier les tendances récentes, sur base des résultats financiers
Espace d’information ainsi que de formation et de réflexion, le Fundraisers Forum s’efforce d’encourager une meilleure connaissance de l’évolution de la générosité publique.
On le sait, notre pays ne compte à l’heure actuelle guère d’outil statistique exhaustif qui permette d’identifier, au départ de données récentes concernant les montants collectés ainsi que les principaux secteurs et thématiques qui bénéficient de la générosité publique.
Il nous a donc semblé utile de mettre en chantier une série d'estimations et d'analyses, certes incomplètes, basées sur l'exploitation de sources d'information récentes.
Sources
Principales sources d’information concernant l’évolution de la générosité publique, les sites-portails d'information Donorinfo, AERF (Association pour l'Ethique en Récolte de Fonds) publient diverses synthèses des comptes annuels de plusieurs centaines d’associations: des contributations tout-à-fait appréciables, au service d'une plus grande transparence des acteurs de la collecte.
Collectées depuis l'année 2013, ces informations, complétées par les données financières émanant d’autres acteurs importants de la collecte, ont permis en 2018 d'analyser l'évolution 2016-2018 de la générosité publique au départ des résultats de 230 associations, pour un montant total de la collecte de 450 millions d'euros.
Cet échantillon comprend la grande majorité des plus grands acteurs de la collecte (55 associations collectant plus d'un million d'euros) et un ensemble assez représentatif d'associations de taille modeste ou intermédiaire.
Ces données permettent de dégager plusieurs tendances significatives concernant l'évolution récente de la générosité publique.
Ces estimations sont à interpréter avec prudence
Précisons d’emblée qu'il convient d'interpréter ces estimations avec prudence, du fait d'obstacles divers que nous rappelons brièvement ci-dessous.
- Les principaux acteurs de la collecte et les portails d'information financière (AERF, Donorinfo) ne ventilent pas tous de manière identique les recettes et dépenses issues de la générosité publique. Ainsi avons-nous du concentrer notre analyse sur l'évolution des dons, du mécénat et des legs, sans être toujours en mesure de prendre en compte le produit d'autres activités: événements fundraising, ventes, etc.
- Ces différentes sources d’information ne répertorient pas les acteurs de la collecte liés à certains secteurs spécifiques, qui ne sont dès lors guère pris en compte dans notre échantillon: institutions oeuvrant dans les domaines de l’art ou de la préservation du patrimoine, initiatives relevant du ‘4ième pilier’ (‘vierde pijler’) ou ne bénéficiant guère de l’agrément pour l’octroi d’attestations fiscales.
- Nombre d’organisations - y compris quelques-uns des principaux acteurs de la collecte - s'en tiennent à une publication minimale des comptes annuels, conformément aux prescrits légaux. Ils ne publient dès lors guère de données précises quant au coût de la collecte ainsi qu’à l’évolution spécifique des recettes issues des dons, legs et autres opérations de levée de fonds.
Perspectives d'avenir
L'échantillon sur la base duquel le Fundraisers Forum a établi ses premières estimations sera affiné dans le courant de l'année 2020. Nous espérons ainsi mieux refléter l’évolution de la générosité publique en faveur de secteurs sous-représentés dans l’échantillon actuel: arts, éducation et recherche, protection animale.
Mais il va sans dire qu'à terme pareil travail d'investigation statistique devrait pouvoir être confié à une structure indépendante, disposant des compétences et ressources nécessaires, ainsi que de la confiance et du soutien des acteurs de la collecte.
Peut-être y aurait-il lieu de s'inspirer de l'initiative néerlandaise qui s'est concrétisée depuis peu, dans le cadre d'une action concertée entre pouvoirs publics et secteur associatif, par la création de la Kennisbank Filantropie.