22/12/2019 - Fondée en 1991, le Norwegian Control Committee for Fundraising est la principale instance indépendante d’auto-régulation du secteur.
La Norvège compte huit millions d'habitants, soit un total de population presque comparable à la Belgique.
D'où l'intérêt d'une comparaison entre le fonctionnement des plateformes d'auto-régulation belge et norvégienne.
Per Kristian Haugen, coordinateur de la plateforme norvégienne, a accepté de nous dresser un état des lieux des enjeux auxquels son organisation se trouve confrontée en matière d'éthique et de transparence de la levée de fonds.
Faible contrôle étatique
La Norvège compte huit millions d'habitants.
Le système public de régulation du marché de la collecte mis en place par les autorités norvégiennes ne semble pas particulièrement exigeant.
Ainsi les modalités officielles d’agrément se basent-elles assez curieusement sur des questions essentiellement administratives (nombre de donateurs, activités sur l’ensemble du territoire) plutôt que par exemple sur des exigences en matière de transparence financière.
Auto-régulation du secteur
Le Norwegian Control Committee for Fundraising est financé par ses 175 organisations membres, au départ d'une cotisation annuelle qui varie de 2.000 € à 4.000 €.
Il attribue un label de qualité à ses membres, qui est conditionné par divers contrôles concernant la transparence des comptes - que les associations sont tenues de publier sur leur site - et le respect de diverses règles éthiques.
Des investigations sont menées notamment suite à des plaintes de donateurs.
Ces litiges, peu nombreux, portent le plus souvent sur des déficiences mineures que les associations acceptent de corriger.
La plateforme offre par ailleurs diverses opportunités de formation à ses membres, par exemple en matière de comptabilité ou de mise en conformité par rapport à la réglementation RGPD.
On précisera cependant qu'en Norvège comme en France le secteur de la collecte dispose de deux plateformes nationales distinctes, centrés
- sur l'éthique et la transparence (Norwegian Control Committee for Fundraising), équivalent de 'Donner en Confiance'
- sur une mission sectorielle plus générale (Norwegian Fundraising Association), équivalent de 'France Générosités'.
Liste des organisations peu recommandables (OBS-Liste)
Contrairement à la plupart des plateformes nationales d'auto-régulation membres du réseau international ICFO, le Norwegian Control Committee for Fundraising publie également une liste d'organisations pour lesquelles les investigations menées donnent à penser qu'elles sont manifestement en défaut de transparence.
Ce registre (OBS-Liste) a été maintenu malgré d'occasionnelles menaces de poursuites judicaires.
Il semble apprécié par ses utilisateurs, tant particuliers qu'institutions diverses.
Cette initiative audacieuse confirme le caractère notoirement indépendant du Norwegian Control Committee, et a contribué à renforcer sa crédibilité et sa notoriété au niveau des médias et du grand public.
Peu d'abus
Le secteur de la collecte est peu confronté aux pratiques commerciales intrusives de certaines agences de fundraising, au contraire de ce que certains médias dénoncent parfois dans d'autres pays européens.
En réalité la Norvège, petit pays, ne compte pratiquement pas d'agences commerciales de fundraising.
Les campagnes de street fundraising y sont par exemple presqu'uniquement directement gérées par les associations bénéficiaires.K Celles-ci sont conscientes que ce choix leur garantit un processus de recrutement de donateurs de meilleure qualité, et à moindre coûts.
Douteuses campagnes de télévente
L'équipe du Norwegian Control Committee for Fundraising est par contre préoccupée par les fréquentes dérives causées par des campagnes de fundraising organisées au départ de coûteuses actions de télévente.
Si ces initiatives sont prétendument destinées à générer des recettes au profit de diverses organisations caritatives, plusieurs exemples donnent à penser que les causes bénéficiaires sont nettement moins avantagées que les call centers dont ces activités constituent le fond de commerce.
On s'interroge également quant au strict respect de la réglementation RGPD concernant les données personnelles des donateurs dès lors que ces call-centers recrutent eux-mêmes de nouveaux donateurs au profit de diverses associations.
Pour plus d'infos
Site du Norwegian Control Committee for Fundraising
27/11/2019 - Les Editions Charles Léopold Mayer annoncent la publication du livre 'À quoi sert la philanthropie ?' de Didier Minot, fondateur du Collectif 'Changer de cap' et de la Fondation 'Monde solidaire'.
Communiqué des Editions Charles Léopold Mayer
Les riches ont depuis toujours légitimé leur situation en faisant preuve de générosité. Mais l’invention de la philanthropie, au XVIIIe siècle, s’accompagne de l’émergence d’une pensée tournée vers l’essor de l’économie privée, le progrès par la science et la domination politique de la bourgeoisie. Au XIXe et au XXe siècle, chaque fois que les grandes fortunes se sont multipliées sans frein, la philanthropie s’est développée dans un double mouvement de justification des inégalités et de traitement privé de la question sociale.Didier Minot s’interroge sur les dangers de la toute-puissance du philanthro-capitalisme. Il réaffirme, dans un contexte de crise sociale et environnementale, la nécessité de l’action publique et de la prise en compte des mobilisations climatiques et sociales. Il décrit l’action des fondations alternatives qui, malgré des moyens limités, apportent un appui déterminant à ces forces émergentes et contribuent ainsi à la construction d’une alternative globale.
Biographie de l’auteur
Didier Minot, ingénieur agronome de formation, travaille depuis quarante-cinq ans sur les démarches participatives, à travers le développement agricole, puis l’aménagement du territoire, le développement local et la mise en réseau des associations citoyennes.
Il a été chargé de mission à la Datar, directeur du Cridel puis de l’École des territoires, et, pendant dix ans, président et animateur du RECit, qui s’est constitué en 2002 à Porto Alegre en lien avec l’expérience de Paulo Freire.
Il a participé jusqu’en 2018 à l’animation du collectif des associations citoyennes, qu’il avait créé en 2010, pour défendre une conception désintéressée et porteuse de transformation sociale des petites et moyennes associations.
Il a créé en janvier 2019 le Collectif « Changer de cap », qui apporte un appui aux mobilisations sociales et écologiques afin d’organiser la convergence et de promouvoir une justice sociale, climatique et démocratique.
Il a par ailleurs créé en 2012 la Fondation Monde solidaire, à partir d’un héritage familial, avec l’objectif de soutenir des actions fortement démultiplicatrices et porteuses d’émancipation. Cette fondation est destinée à consommer son capital d’ici 2020.Les réflexions de ce livre sont en grande partie issues de ces multiples expériences administratives et militantes, de sa participation au monde des fondations depuis 2012 et de la réflexion collective des différents réseaux citoyens auxquels il a participé. Ce livre constitue également un hommage aux multiples héros anonymes qu’il a rencontrés tout au long de son parcours et qui font tenir la société.
Titre: À quoi sert la philanthropie ? Richesse privée, action publique ou mobilisation citoyenne
Auteur: Didier Minot
Editions Charles Léopold Mayer
ISBN 978-2-84377-222-1
Latest Legacy Foresight report
28/10/2019 - Legacy and in-memory donations to UK charities will be worth twice as much in real terms in 25 years’ time, reaching £10 billion by 2045, according to a report launched at the Institute of Fundraising 'Legacy Fundraising conference' by Legacy Foresight.
The number of gifts left to charities in Wills each year will grow from 120,000 today to 200,000 in 2045, it says, due to more deaths, more Will-making and a higher proportion of people leaving bequests.
The growth will be driven by the large, mainly affluent baby boomer generation (born between 1946 and 1964) who will be in their eighties and nineties by 2045.
According to the Legacy Foresight‘s report, legacy and in-memory giving are worth £5 billion a year to British charities (£3 billion and £2 billion respectively) – a tenth of total income, based on NCVO figures.
NCVO - UK Civil Society Almanac 2019
According to the NCVO (UK Civil Society Almanac 2019), half of the money from the public (50%) is ‘voluntary income’ in the form of donations, such as bucket collections or direct debits, and legacies.
Legacies continued to grow while donations dropped slightly.
The amount of money from the public has seen a slight dip for the first time since 2008/09.
In 2016/17 it fell slightly by 1%, from £23.2bn to £22.9bn.
Despite an overall drop, income from the public was up for super-major organisations (due to significant growth in legacies) and large voluntary organisations, for which income from the public grew across all types (donations, legacies, earned).
Micro and small voluntary organisations are the least likely to receive legacy income.
Sources
25/10/2019 - En France comme en Belgique l’apport des dons en ligne ne semble pas peser de manière déterminante dans le total des recettes issues de la générosité publique.
Mais certains modes de levée de fonds doivent incontestablement leur succès essentiellement aux facilités offertes par l’on-line giving.
C’est le cas des campagnes de crowdfunding et des appels radio-télévisés dans le cadre d’urgences humanitaires. De même les dons collectés dans le cadre de défis sportifs et solidaires – tels les 20 kms de Bruxelles – transitent souvent par des plateformes en ligne qui mettent en valeur le défi du participant et les contributions de son réseau de contacts qu'il mobilise notamment via Facebook.
On observe en Belgique que si nombre d'associations jugent utile d'équiper leur site Internet d'un module de dons en ligne, leur rendement est plutôt modeste en dehors des cas de figure mentionnés ci-dessus.
Une récente étude française semble indiquer que la diffusion des outils numériques de collecte de fonds semble nettement plus développée Outre-Quiévrain.
Les plateformes sectorielles Solidatech et Recherche et Solidarités viennent de publier la troisième édition de l’étude nationale destinée à suivre l’évolution des pratiques numériques au sein des associations françaises.
Quelque 2595 responsables associatifs ont participé à l’enquête.
Il en ressort notamment que 7 associations sur 10 ont un site internet (71 %) ou sont présentes sur les réseaux (67 %).
La proportion de 18% d'associations utilisant des outils numériques en collecte de dons parait plutôt élevée, car nombre d'associations de l'échantillon ne font pas appel à la générosité publique.
D'autant que l'étude indique ailleurs que seulement 6% des associations ont recours aux plateformes en ligne de recrutement de bénévoles.
33% des associations françaises se disent optimistes quant au potentiel de croissance du don en ligne.
Source
Solidatech – ‘La place du numérique dans le projet associatif en 2019’