14/03/2022 - Un reportage d’investigation diffusé en 2019 à l’initiative du programme Pano (VRT) s’était employé à dénoncer les techniques de démarchage de donateurs pratiqués par diverses agences commerciales de street fundraising opérant en Belgique.
L’AERF avait en conséquence renforcé son dispositif d’auto-régulation en matière de collecte de rue.
-> Lire : 'Collecte de rue: mise en cause de pratiques peu éthiques' (lien)
Voici qu’à son tour la chaîne télévisée néerlandaise Eén Vandaag consacre à son tour un reportage critique au même sujet.
Les journalistes posent une série de questions relatives aux coûts générés par ce mode de prospection de nouveaux donateurs.
Et de se demander dans quelle mesure les agences commerciales qui opèrent pour le compte de diverses associations dégageraient au final des profits excessifs.
il ressort du reportage que les associations néerlandaises rémunéreraient ces agences de street fundraising à hauteur d’environ 120 euro par nouveau donateur recruté. Dans cette hypothèse le coût d'acquisition de chaque nouveau donateur serait remboursé par les dix-huit premières mensualités qu'il verse à l'association.
Le journaliste s'étonne dès lors de ce que le donateur ignore que ses contributions ne profitent dès lors à la cause bénéficiaire qu’après les dix-huit premiers versements qu’il aura effectués.
Harmienke Kloeze, qui dirige le CBF - Centraal Bureau Fondsenwerving, principale autorité de contrôle des associations actives en levée de fonds - conteste les conclusions du reportage. Elle souligne que les donateurs n’interrompent leurs versements par domiciliation en moyenne qu’après cinq ans. S'il est pratiqué dans de bonnes conditions, le street fundraising figurerait en réalité parmi les méthodes moins coûteuses de recrutement de donateurs
Elle rappelle par ailleurs que le CBF vérifie que les associations néerlandaises qui bénéficient de son label plafonnent leurs frais de collecte à hauteur de maximum 20% des recettes émanant de la générosité publique.
Les données financières des organisations bénéficiant du label CBF sont publiées sur le site de cette autorité de contrôle.
Du point de vue de la Stichting Donateursbelangen il serait plus équitable d'imposer un échelonnement du remboursement aux agences des frais de recrutement des nouveaux donateurs. Pareil dispositif aurait pour effet qu'une partie des contributions du nouveau donateur profiterait à la cause dès le premier versement de mensualité.
Le reportage de la Eén s’interroge également sur les techniques de recrutement de donateurs privilégiées par certaines agences commerciales. Il dénonce l’insistance de certains recruteurs de rue ainsi que la tonalité exagérément émotionnelle de leur argumentaire.
Selon le professeur Paul Smeets, professeur à la School of Business and Economics (Univertsité de Maastricht), diverses enquêtes confirmeraient que les donateurs néerlandais se disent lassés par les trop fréquentes sollicitations émanant d'associations diverses.
Rappelons que les organisations actives et collecte de rue (street fundraising) ont mis en place des structures chargées d'auto-réguler le recrutement de donateurs sur la voie publique ainsi qu'en porte-à-porte.
C'est le cas en Belgique (cellule 'Direct Dialogue' de l'AERF), ainsi qu'aux Pays-Bas (Direct Dialogue Donateurswervers Nederland), en France (Coordination nationale du Face à face) et au Royaume-Uni.
Ces structures d'auto-régulation ont défini des dispositions réglementaires qui ont contribué à diminuer le nombre de plaintes émanant de particuliers ou de commerçants importunés par des équipes de recruteurs.
Sources
- EenVandaag - 'Wervingsbureaus laten geld aan de strijkstok hangen' (link)
- Stichting Donateursbelangen - 'Reactie Donateursbelangen op reportage Eenvandaag (link)
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14/03/2022 - This new national campaign, supported by a video-clip, is designed to specifically target an audience they term as ‘Conscientious Cynics’.
These are people who care deeply about global issues, but have lost hope in the work of organisations engaged in global sustainable development.
They have stopped believing that they can make a difference or impact through charitable contributions.
The aim of the campaign is 'to reignite people’s belief in International Aid giving them a renewed emotional connection to the sector with a call to arms to join ‘The Helpers', through the use of a short film and accompanying media coverage.
The campaign is being run as a test and will be subject to a thorough measurement and learning analysis to determine the future of the project.
The Aid Alliance
The Aid Alliance brings people and organisations together to defend the 0.7% aid spending commitment in the 2015 International Development Act, as well as raise awareness and change public perceptions on aid and development
Source
- We the helpers (link)
- Aid Alliance (link)
- Fundraising.UK (24/01/2022) - 'UK international aid charities unite in major awareness building campaign' (link)
- We the Helpers’. White Saviourism or a Smart Defence of Aid? (link)
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14/03/2022 - A l’instar du Consortium 12-12 pour les situations d’urgence, nombre d’autres pays disposent d’une plateforme nationale en charge des campagnes conjointes d’appel à la solidarité lors de situations d’urgence humanitaire.
Bien que travaillant de manière parfaitement autonomes, toutes sont membres du réseau international Emergency Appeals Alliance (lien).
Nous proposons ci-dessous un récapitulatif des contributions que trois plateformes nationales ont collectées lors des principales crises humanitaires des vingt dernières années en Belgique, aux Pays-Bas ainsi qu'au Royaume-Uni.
Précisons que les totaux n'ont pas été réactualisés en fonction de l'inflation, et qu'ils comprennent parfois une contribution significative émanant des pouvoirs publics.
Belgique
Pays-Bas
Addendum: Giro-555 (21/03): 150 millions d’euros
Royaume-Uni
Les fortes variations dans le niveau des montants collectés ne s’expliquent pas uniquement en fonction du nombre d'habitants des pays concernés.
La plus grande générosité des britanniques, et surtout des néerlandais, est peut-être aujourd'hui encore influencée par une tradition philanthropique plus fortement ancrée dans l’Europe du Nord, en lien avec une logique d’engagement citoyen d’inspiration protestante.
On sait par ailleurs par ailleurs que le degré de médiatisation de chaque crise humanitaire impacte de manière décisive le degré de générosité des donateurs.
C’est pourquoi, tenant compte du fait que les médias n’en font guère état, nombre de « crises oubliées » ne donnent guère lieu à l’activation d’une opération nationale d’appel à la générosité. De grandes ONG, tel MSF ou Caritas International, veillent donc à se constituer une réserve financière permanente qui leur permet de venir en aide aux populations dont la détresse ne suscite que peu d’échos dans la presse de nos pays.
Le niveau de générosité de nos concitoyens dépend également du degré de complexité de la crise.
Un cataclysme naturel, dont les images spectaculaires reflètent la détresse de victimes perçues comme totalement innocentes, sera davantage mobilisateur de dons qu’un conflit meurtrier dont on a peine à comprendre les tenants et aboutissements.
Les montants records ont été enregistrés en 2004, lors du tsunami dans l'Océan indien:
- Consortium 12-12: 48 millions d'euros
- Giro-555 (Pays-Bas): 208 millions d'euros
- DEC 'Boxing Day Tsunami Appeal' (Royaume-Uni): £392 million
Le tsunami de décembre 2004, qui survint un lendemain de Noël, mobilisa une générosité exceptionnelle notamment du fait des nombreux touristes d'origine européenne qui y laissèrent la vie.
-> Lire: Revue Psychologie sociale - 'Le phénomène du "mort kilométrique" (lien)
Les trois récapitulatifs des appels à la générosité lancés respectivement en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni confirment également l'importance des liens historiques avec la population confrntée à un drame humanitaire. Ainsi les néerlandais restent-ils sensibles aux drames qui concernant leurs anciennes colonies (Suriname, Java) tandis que les britanniques se mobilisent lors de crises qui frappent des pays du Commonwealth.
-> Autre article récent concernant cette thématique: 'Consortium 12-12 - Urgence 'Ukraine'
Sources
- site du Consortium 12-12
- site Chaîne du bonheur - la Suisse solidaire
- site GIRO-555 (Nederland)
- site DEC (Disaster Emergency Committee, Royaume-Uni)
- site Alliance Urgences (France)
- site Emergency Appeals Alliance
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Il n'est jamais inutile de comparer les efforts mis en oeuvre dans deivers pays voisins en matière de régulation obligatoire ainsi que d'auto-régulation en matière d'éthique et de transparence financière des organisations actives en levée de fonds.
Royaume-Uni
On sait que le Royaume-Uni dispose de deux instances officielles - la Charity Commission et le Fundraising Regulator de création plus récente – qui ont pour mission de réguler les activités en matière d’appels à la générosité publique.
Les organisations britanniques sont tenues de contribuer au cofinancement de la Charity Commission. Celle-ci veille notamment à organiser la publication d'une synthèse des comptes annuels des organisations reconnues.
Pays-Bas
Le secteur de la collecte est régi aux Pays-Bas par un système officiel de régulation en partie comparable. Le CBF (Centraal Bureau Fondsenwerving) y remplit le rôle d'instance de contrôle officiel.
Cette structure est également cofinancée par les organisations bénéficiaires du label ANBI.
Le CBF assure notamment la publication d’une synthèse des comptes des associations reconnues.
Cette instance officielle a entrepris plusieurs initiatives destinées à renforcer le climat de confiance entre les organisations et le monde des donateurs néerlandais, dont on connaît la grande générosité.
Le CBF a dévoilé début février le nouveau visuel du label de qualité que les organisations reconnues sont en droit d’afficher dans leur communication aux donateurs.
La campagne, qui s'accompagne d'un clip vidéo, sur base sur un nouveau logo qui comprend une baseline plus explicite: 'Toezicht op goeddoen'.
Autre innovation, la plateforme d’information générale Register Goede Doelen qui donne accès à la synthèse des résultats financiers de l'ensemble des organisations bénéficiaires du statut ANBI.
Dernière initiative originale, le site DONATIETEST du CBF permet au donateur de lister les causes sur base de différents critères: domaine d’intervention, région, taille de l’organisation.
Rappelons qu'au Royaume-Uni ainsi qu'aux Pays-Bas une obligation de transparence financière relativement contraignante est imposée à toutes les organisations qui souhaitent bénéficier de certains avantages fiscaux (confer statut ANBI aux Pays-Bas).
La Belgique dispose d'un dispositif officiel de régulation moins précis en matière de transparence financière.
Notre pays compte toutefois deux initiatives en matière d'auto-régulation volontaire (les plateformes AERF et Donorinfo) qui ont recueilli l'adhésion d'une majorité des grands acteurs de la collecte.
Elles s'inscrivent dans une dynamique pour partie comparable à celle de la puissante plateforme française du Don en Confiance (lien).
On notera cependant que les trois quart des associations bénéficiant d'une reconnaissance pour la délivrance d'attestions fiscales, dont nombre de grandes structures, ne sont guère référencées sur une des deux plateformes belges.
Pour plus d'infos
- CBF (8/02/2022) - 'Campagne CBF van start!'
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La 21e édition du Séminaire francophone de la collecte de fonds sera sous le signe des retrouvailles avec le retour d'un événement en présentiel !
L’équipe de l'AFF (Association Française des Fundraisers) vous concocte un programme spécial, des invités internationaux et des surprises…
Pour plus d'infos
- présentation (lien)
- télécharger le programme (lien)
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