adfinitas belgique, agence de marketing relationnel consacrée aux acteurs de la générosité, est installée à Bruxelles, rue de la Brasserie dans le quartier de Flagey.
L’agence est pilotée par Alain Bourdil (ex-WWF). Nous lui avons posé quelques questions au terme de cette presque première année de développement sur le marché belge.
Quoi de neuf depuis la création, il y a dix mois, de l’agence adfinitas à Bruxelles ?
Depuis mai 2023, date de son ouverture, adfinitas Belgique accompagne 10 clients OSBL (organisations sans but lucratif) ou ASBL dans le développement de leur stratégie de fundraising digital, la création de concepts fundraising 360°, et la production de campagnes de levées de fonds.
Ces 10 organisations nous ont déjà permis d’acquérir un retour d’expérience très intéressant et prometteur sur le fundraising en Belgique. Elles nous permettent ainsi d'adapter nos offres de consulting et de production de contenu pour mieux répondre aux besoins du marché.
Certaines associations hésitent : développer leur stratégie digitale en interne ou en partenariat avec une agence ?
En d’autres termes, pour quelles compétences l'apport d'adfinitas te semble-t-il pouvoir faire la différence ? Quels sont vos atouts ?
La valeur ajoutée d’adfinitas réside dans sa capacité à proposer des stratégies omnicanales de récolte de fonds tout en assurant la production des contenus au meilleur prix afin d'optimiser la rentabilité des investissements. Choisir d’être accompagné par adfinitas c’est aussi pouvoir bénéficier de multiples experts en marketing 360, en analyse de données, en création de contenu, en référencement naturel (SEO), et en achat média, .Ainsi nous offrons aux organisations qui nous font confiance un accès à des experts spécialisés sur des périmètres variés pour accélérer leur développement. Internaliser toutes ces expertises serait très compliqué pour elles.
Soyons plus concrets : à partir de quel volume de sympathisants déjà acquis et contactables par voie digitale (emails, page Facebook de l'assoc., etc.) une campagne professionnelle d'appels aux dons par voie digitale peut-elle s'avérer efficace ?
Il n’y a pas de règle préétablie, car chaque organisation a ses propres particularités. Cependant, pour envisager une rentabilité à court terme il faut idéalement réunir les critères suivants :
1/ être en capacité de faire grandir l’audience SEO, donc de générer du trafic qualifié sur le site de l’association,
2/ pour les opérations de fidélisation, avoir une base de données online avec des contacts engagés et réactifs aux appels aux dons
3/ et enfin une notoriété significative sur les publics ciblés.
Si l’organisation ne répond pas à ces critères, il sera beaucoup plus difficile de dégager une rentabilité à court terme, nécessitant alors des investissements structurels importants.
Peux-tu citer un exemple concret : coût de l'investissement initial, résultats nets après 12 et 24 mois ?
Parmi nos clients belges, nous avons observé des retours sur investissement (ROIs) très variés dans le digital, mais globalement, tous nos clients ASBL ont enregistré une croissance positive des revenus en 2023, même les plus petites structures.
Chaque cas est différent et les résultats dépendent largement du contexte de l’association et de son historique. Le passage au numérique nécessite des investissements qui ne sont pas toujours rentables à court terme, ce qui est particulièrement vrai pour les associations qui ont pris du retard dans ce domaine ces dernières années. C’est pourquoi nous établissons systématiquement des projections financières et budgétaires sur plusieurs années afin d’optimiser les investissements et la rentabilité des actions.
Prospecter nécessite souvent une phase initiale de renforcement de la notoriété ('brand building') suivie d'une phase d'activation des dons.
Comment envisager ce double investissement et produire au total, à terme, un résultat net positif ? Des exemples ?
En général, nous utilisons le modèle classique d’investissement publicitaire avec une répartition de 60-40 : 60% des investissements annuels sont dédiés au brand building, et 40% à l’activation fundraising.
En fonction des spécificités de chaque association, nous construisons un plan de développement avec des campagnes et des KPIs adaptés. Si le budget est limité, il convient d'adopter une approche plus tactique et astucieuse dans les investissements et les ciblages.
L’agence belge d’adfinitas travaille au départ d’un chouette espace de coworking situé à Ixelles.
Quels nouveaux services aimerais-tu y développer pour vos clients belges ?
L’agence va continuer son développement en Belgique.
Jusqu’à présent, nous avons été fortement sollicités pour des campagnes digitales. Cette année nous avons l’intention de renforcer notre présence dans un accompagnement 360° des besoins de nos clients. Par exemple en intégrant les problématiques de recrutement de legs, de même que les enjeux d'optimisation de la collecte de fonds traditionnelle par courrier.
Autres articles sur la même thématique
Pour plus d'infos :
- site Adfinitas : lien
- personne de contact : Alain Bourdil (abourdil<at>adfinitas.be)
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Le Baromètre de la Générosité du Fundraisers Forum publie chaque année divers chiffres-clés relatifs à l’évolution récente des contributions émanant de legs en faveur de causes d’intérêt général. Ces données, de même que les recherches menées par HoGent et les statistiques émanant de la BNB (Banque Nationale de Belgique), confirment la croissance très significative de ces revenus en Belgique. Cette hausse semble supérieure aux tendances observées ailleurs en Europe.
-> Lire : HOGENT - Baromètre des legs (résultats 2022) (lien) ainsi que
Précisons que notre échantillon se compose principalement de structures dont les données financières sont collectées par les plateformes Récolte de fonds éthique, Donorinfo et LivreOuvert/OpenBoek.
Sa composition se caractérise par
- une forte représentation des grands acteurs de la collecte (plus d'un million d'euros en dons)
- une sous-représentation des quelque 2.000 petites organisations actives en levées de fonds, mais également de secteurs bénéficiaires de nombreux legs, tels les refuges pour animaux.
Comme dans d'autres enquêtes relatives à l'évolution des legs, ces biais liés à la composition de l'échantillon nous obligent à interpréter avec prudence les tendances observées dans cette analyse.
Nous avons par ailleurs soustrait de notre échantillon deux grandes structures qui sont uniquement associées à des campagnes ponctuelles, en sorte que les candidats testateurs ne les identifient guère comme de potentiels bénéficiaires de legs : le Consortium 12-12 (appels d’urgence) et De Warmste Week (campagne de Studio Brussel).
Notre analyse est basée sur une période de référence de trois années (2020-22), de manière à annuler l’impact des fortes fluctuations annuelles causées par l’apport de legs exceptionnels.
Nombre d’enquêtes relatives aux legs, tant belges (Hogent - Legatenbarometer) qu’internationales, segmentent leur analyse principalement sur base des recettes globales des organisations bénéficiaires, d’autant que cette donnée financière est assez facile à collecter.
Notre analyse privilégie une démarche différente, qui vise à mesurer le degré de corrélation entre la moyenne des dons et la moyenne des legs recueillis sur une période de trois ans. Cette option nous semble ouvrir des pistes de travail plus pertinentes en termes de legacy scoring, c’est-à-dire d’estimation du ‘POTENTIEL LEGS’ de chaque association.
Notre analyse laisse transparaître que le niveau moyen des dons constitue un meilleur indicateur du 'POTENTIEL LEGS' d'une organisation que le total de ses ressources.
Précisons que cet échantillon de 290 organisations comprend 150 structures actives en fundraising qui n'ont guère bénéficié de legs sur la période 2020-2022.
Il a été segmenté sur base d'une combinaison des deux critères suivants : le niveau moyen des dons sur la période 2020-22 (cinq segments) et le niveau moyen des legs sur la même période (trois segments).
Le poids déterminant des structures dont la moyenne des legs se situe au-delà de 2,5 millions € est exprimé dans le tableau ci-dessus (L 20) en volume global,
et dans le tableau c-dessous (L 21) en niveau moyen des recettes Legs par organisation.
Fig. L22 ci-dessous : les segments 4 et 5 regroupent 178 structures dont la collecte de dons est inférieure à 250.000€. Ces deux segments de notre échantillon sont assez représentatifs des nombreux acteurs de la collecte qui sont conscients de l'utilité d'un travail de sensibilisation de leurs sympathisants sur la thématique 'Legs', mais qui ne perçoivent qu'une part très marginale du volume global des recettes issues des legs.
Le tableau L24 ci-dessous laisse entrevoir une étroite corrélation du pourcentage moyen des recettes 'Legs' par rapport au total des recettes issues de la générosité publique.
Ce constat souligne le poids décisif du nombre de sympathisants (donateurs, bénévoles, etc.) dans le calcul du 'potentiel Legs' d'une association.
Rappelons toutefois que d'autres enquêtes nuancé ce constat en illustrant combien certains thèmes, tel celui des maladies chroniques à forte notoriété (cancer, etc.), séduisent des testateurs qui n'étaient pas nécessairement en contact direct avec l'organisation qui bénéficiera de leur générosité.
Comme indiqué précédemment, les tendances décelées au départ de l'échantillon d'organisations analysées dans le cadre de notre Baromètre de la générosité publique mériteraient d'être replacées dans un contexte plus général.
Les rapports publiés par HoGent font état d'informations statistiques officielles fournies par l'administration de la Région flamande.
Concernant les autres régions du pays nulle statistique officielle n'a été collectée au cours des dernières années.
La seule indication utile, qui ne couvre que la période 2009-2015, concerne l'évolution des legs en Région bruxelloise.
Erik Todts (Récolte de fonds éthique) avait commenté dans le cadre d'un workshop du Fundraisers Forum (12 mai 2016) des données communiquées à cette époque par le gouvernement régional bruxellois au député Serge de Patoul.
Ces résultats faisaient état d'une hausse significative des legs en faveur des fondations d’utilité publique (confer visuel: legs taxés à hauteur de 6,6 %)
-> Autres articles sur la même thématique : lien
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Le 28 décembre 2023, la Chambre a approuvé un projet de loi ‘’contenant diverses dispositions fiscales’’ (DOC 55/3607), dont l'obligation d'ajouter le numéro d'identification du Registre National (NN) des donateurs/contribuables lors de la déclaration électronique via Belcotax par les fiches 281,71, à partir de l'année d’imposition 2025 (dons 2024) .
Le 24 janvier 2024, la Coalition Impact a demandé un entretien au ministre des Finances, qu’il a décliné.
Le 28 février, une délégation de la Coalition Impact a pu soumettre ses commentaires et questions aux représentants du SPF Finances lors d'une visioconférence d'une heure.
Ce contact n'a pas (encore) permis d'obtenir des réponses claires à un certain nombre de questions.
La Coalition Impact juge cependant utile d'apporter les précisions suivantes :
Les règles concernant la protection des données (RGPD) doivent être respectées lors de la collecte, le traitement et la communication du NN
La loi prévoit que ‘’Les autorités mentionnées à l'article 145/33 § 1, premier alinéa, 1° à 4°, sont exemptées de l'obligation annuelle de se conformer à la communication électronique mentionnée à l'alinéa 1, pour autant qu'elles ne disposer des moyens informatiques nécessaires pour satisfaire à cette obligation.’’
BOWConvert reste utilisé, il n'est pas clair si une autre méthode (papier) sera possible.
Pour plus d'infos : lien
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Elle est soutenue par :
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22/02/2024 - Plusieurs enquêtes, réalisées notamment à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin et de HoGent, contribuent à une meilleure compréhension l’évolution de la générosité des Belges. Le Baromètre de la générosité publique que le Fundraisers Forum publie chaque année s’inscrit modestement dans la continuation de ces recherches. Notre enquête se base sur les données comptables (dons, legs) publiées par quelque 300 organisations.
Les données les plus récentes concernent l’année 2022. Elles ont été analysées au travers de plusieurs articles parus récemment, où en préparation (évolution des legs sur les trois dernières années).
Ces données seront prochainement synthétisées dans un document final.
Une phase de restitution des conclusions du Baromètre 2022 sera proposée sous la forme d’un workshop ou d’un webinar.
Why ?
Reconnaissons d'abord que la poursuite de ce projet mérite d’être confrontée aux questions critiques que les associations concernées sont en droit de formuler :
- Plusieurs acteurs institutionnels dotés de moyens conséquents (Fondation Roi Baudouin, HoGent, etc.) s’investissent déjà dans des recherches traitant de la thématique ‘Philanthropie – Générosité’. Est-il vraiment utile que les acteurs de la collecte se dotent à leur tour de compétences internes en vue de mener elles-mêmes des mini-enquêtes statistiques complémentaires ?
- En Belgique ainsi qu’ailleurs en Europe nombre d’associations actives en levée de fonds considèrent que ces enquêtes statistiques ne produisent que peu de conclusions directement exploitables dans leur travail quotidien. Ne vaudrait-il dès lors pas mieux commencer par questionner l’utilité de ces recherches ?
En d'autres mots, pourquoi s’y intéresser ? Why ?
Cette question légitime nous semble toutefois mériter d'être reformulée en termes positifs : quels objectifs réellement utiles le secteur des organisations actives en levée de fonds devrait-il privilégier, à court et à moyen terme, concernant les DATA issus d’enquêtes et d'autres recherches concernant la générosité publique ?
Nous listons ci-dessous trois objectifs concrets que le Fundraisers Forum espère mettre en oeuvre, à court et moyen terme, de préférence en étroite concertation avec les organisations et plateformes sectorielles concernées.
- L’effort de transparence initié par plusieurs plateformes (Récolte de fonds éthique, Donorinfo, Livre Ouvert / Open Boek) permet un accès direct aux chiffres-clés essentiels (notamment dons, legs et recettes globales) de près de trois cent organisations actives en levée de fonds, et offre des possibilités d’analyse détaillée sur base de leurs domaines d’intervention.
Les associations et leurs plateformes sectorielles sont ainsi dès à présent en mesure de réaliser des micro-enquêtes qui ne nécessitent plus l’activation préalable de lourdes opérations de collecte de données par voie de questionnaire.
- Social Profit DataTrust Fund: cette autre initiative prometteuse, initiée par la Fondation Roi Baudouin, accompagne diverses plateformes du secteur associatif dans un projet qui devrait faciliter l'accès à diverses données statistiques essentielles, concernant notamment la générosité des particuliers et des entreprises.
Ces avancées devraient encourager les plateformes représentatives du secteur de la collecte à se doter en interne des ressources et compétences qui leur permettront d’investiguer désormais elles-mêmes certaines problématiques spécifiques plutôt que de n’être que consommateurs de recherches produites par d’autres instances.
Les associations actives en levée de fonds sont probablement conscientes du fait qu’elles gagneraient, pour une question de visibilité et de crédibilité, à démontrer leur capacité à produire sur base annuelle un bilan de l'évolution récente de la générosité publique. Pareil document devrait pouvoir aligner au minimum les principaux chiffres-clés (dons, legs,…) issus soit d'instances officielles (SPF Finances, etc.) soit des comptes détaillés publiés par plus de trois cent organisations.
Rappelons si nécessaire l’incontestable impact, notamment au niveau des médias, de divers ‘Baromètres de la générosité’ produits ailleurs en Europe sous la responsabilité de la fédération nationale des acteurs de la collecte : Baromètre de France Générosité, etc.
Reste à vérifier quelle instance – tel par exemple la Coalition Impact - pourrait assurer la coordination de pareille opération au niveau belge, et quel mécanisme de co-financement pourrait être envisagé (confer infra).
Diagnostic : « What’s in for me ? »
Nombre de recherches ont pris l’habitude de reproduire mécaniquement, souvent d’année en année, des données statistiques que les chercheurs peuvent aisément mettre à jour. Nous évoquions cependant ci-dessus les regrets exprimés par divers acteurs de la collecte. A leurs yeux trop souvent les conclusions générales de ces enquêtes ne les aident guère concrètement dans leur travail quotidien. Ce qui justifie leur remarque pertinente: ‘What’s in for me ?’
Le Baromètre de la Générosité publique du Fundraisers Forum échappe nullement à cette critique.
Solutions envisageables : davantage de rapports ou indicateurs sectoriels, production de supports didactiques
Plusieurs améliorations concrètes pourraient contribuer à faciliter une meilleure appropriation des DATA par les acteurs de terrain.
- Indicateurs sectoriels
Sur base des DATA rendus disponibles grâce à l’effort de transparence des quelque trois cent organisations (confer supra), il pourrait être indiqué de produire davantage d'indicateurs sectoriels qui permettent à chaque organisation de situer son niveau de performance (dons, legs) par rapport aux structures de son secteur, ou par rapport aux 'concurrents' qui présentent un ‘potentiel de générosité’ comparable. Ce type de service existe déjà ailleurs en Europe, par exemple dans le domaine des legs en faveur de causes d’intérêt général.
- supports didactiques et formations
Le Fundraisers Forum s’impliquera davantage dans la production d'un support didactique ainsi que de workshops ou webinars destinés à faciliter l'appropriation des enseignements utiles que les acteurs concernés pourraient tirer de ces statistiques.
Restons réalistes. Sans doute sera-t-il préférable de privilégier une montée en puissance progressive des efforts visant à relever chacun des trois défis résumés ci-dessous.
Soulignons dans l'immédiat la nécessité de consolider la dynamique actuelle concernant l'édition d'un Baromètre annuel produit au départ des comptes des associations et de quelques statistiques officielles. La méthodologie développée par le Fundraisers Forum, avec le concours des diverses plateformes citées plus haut (Récolte de fonds éthique, Donorinfo, Acodev-NGO Federatie) présente pour atout de ne mobiliser qu'un budget modeste en coûts de production.
Budget espéré pour la prochaine édition de décembre 2024 (données 2023) : 9.000 €, grâce au soutien bénévole et hors-mis d'éventuels frais de lay-out + traduction.
Rappelons que les recettes issues de la générosité s’élèvent actuellement à plus de 700 millions d’euros. Une contribution de quelques-uns des principaux acteurs de la collecte devrait permettre de relever ce modeste défi financier. Un coup de pouce complémentaire de l'une ou l'autre fondation serait évidemment apprécié.
Nous espérons que ces possibilités de cofinancement seront prochainement identifiées.
Autres articles dédiés aux chiffres-clés de la générosité publique :
-> lien
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09/02/2024 - Les organisations à profit social rappellent volontiers combien le soutien financier des particuliers et des entreprises contribue de manière significative, et parfois décisive, au fonctionnement de leurs activités.
Mais qu'en est-il en réalité?
Diverses enquêtes ont permis de mesurer la part prise par les dons, legs et autres donations dans le financement global des organisations à profit social. Nous présentons et commentons ci-dessous les principaux indicateurs relativement fiables que ces enquêtes ont permis de collecter. Ces données confirment par exemple que dans le cas des petites organisations l'apport des dons et legs représentent une part nettement plus importante de leurs ressources globales.
Précision utile : les enquêtes mentionnées ci-dessous ne prennent guère en compte les contributions collectées au moyen d’événements de collecte (concerts, courses solidaires, etc.), pas plus que les dons recueillis par nombre de micro-initiatives citoyennes informelles (comptes projets hébergés par la Fondation Roi Baudouin, initiatives ‘4de pijler’, etc.).
L’estimation du Baromètre de la générosité du Fundraisers Forum est calculée au départ des comptes annuels de plus de 270 organisations actives en levée de fonds pour lesquelles leurs résultats 2022 concernant leurs dons, legs et recettes globales nous sont connus.
Précisons que l'échantillon observé est presqu'exclusivement composé d'organisations actives en levée de fonds dont les principaux résultats financiers sont publiés sur les sites de Donorinfo ou de la plateforme Récolte de fonds éthique.
Les petites structures bénéficient dans notre échantillon d'une plus forte représentation en comparaison avec d'autres enquêtes, produites notamment par la Fondation Roi Baudouin ainsi que HoGent (confer infra).
Rappelons que selon le SPF Finances pas moins de 2.596 organisations sont agréées pour l'octroi de l'avantage fiscal associé aux dons de minimum 40 €.
Répartition de la générosité publique selon la taille des organisations bénéficiaires
Deux constats au départ des tableaux T1 et T2 ci-dessus:
- Les 106 grandes structures dont les recettes globales se situent au delà de 5 millions € collectent une part largement majoritaire des dons (91%) et des legs (94%), soit 450 millions d'euros issus de la générosité publique. Le phénomène était connu mais son importance mérite d'être soulignée.
- Bien que plus nombreuses, les 172 organisations de taille plus modeste n'ont capté en 2022 qu'à peine 8% des contributions issues de la générosité publique. Attention, ce faible pourcentage ne reflète pas la situation globale des quelque 2.596 structures actives en levée de fonds que dénombre le SPF Finances, car celles-ci comptent un pourcentage bien plus important de petites associations.
Question centrale : quelle part la générosité publique représente-t-elle dans le financement du secteur à profit social ?
Il nous a semblé intéressant d'analyser cette question en tenant compte des différents niveaux de recettes globales des organisations.
Trois constats méritent d'être soulignés sur cette base :
1. Ensemble les dons et legs contribuent respectivement à hauteur de 15% et de 8% dans les recettes globales des organisations de cet échantillon.
2. Concernant les dons, au moins les recettes globales de l'organisation sont importantes, au plus l'apport des dons apparait décisif : ils représentent 66% des recettes globales dans le cas des petites structures.
3. Concernant les legs leur part au niveau des recettes globales est environ deux fois moins importante que celle des dons. Cette part ne varie pas fort selon la taille des organisations bénéficiaires. Ce dernier constat gagne à être interprété avec prudence, car nous ne prenons en compte ici que les legs de 2022. Or l'apport fluctuant des legs gagne à être analysé sur base de moyennes pondérées sur minimum trois années.
La cellule Fondsenwerving de HoGent a produit plusieurs enquêtes dont les conclusions comprennent également des estimations relatives à la part que prennent les dons ou les legs au niveau des recettes globales des organisations.
1. Particuliere fondsenwerving door Belgische non-profitorganisaties - PWO Onderzoeksresultaten in de praktijk (2022)
Cette enquête a ventilé certains résultats au départ d'une segmentation de l'échantillon selon la taille des organisations, en se basant sur les critères suivants :
Source : HoGent & FAB
Source : HoGent & FAB
Les résultats laissent apparaître, comme dans l'estimation du Baromètre du Fundraisers Forum présenté en début d'article, un important différentiel au niveau des recettes émanant de la générosité publique : 31% pour les petites associations, 17% pour les grandes structures.
2. Legatenbarometer - Erfenisinkomsten 2010-2022 (editie 2023)
L'édition 2023 du Legatenbarometer publié par HoGent propose une estimation du poids des recettes issues des legs par rapport aux recettes globales des organisations analysées dans cet autre échantillon.
Le pourcentage observé dans cet échantillon (18% en 2022) est particulièrement élevé en comparaison avec l'estimation de 8% calculée dans l’échantillon étudié par le Fundraisers Forum (confer Figure T2 ci-dessus).
Cette différence tient probablement au fait que le questionnaire que HoGent adresse chaque année aux organisations porte explicitement sur les legs, et suscite dès lors davantage de réponses de la part d'associations qui se sentent directement concernées par cette thématique.
Estimer le nombre des organisations actives en levée de fonds
Le SPF Finances listait en 2022 quelque 2.598 organisations qui bénéficiaient de l’agréation relative à l’octroi d’un avantage fiscal lié aux dons supérieurs à 40 euros.
Cette statistique ne prend pas en compte quelques grandes structures, ainsi que nombre de petites initiatives solidaires qui collectent des dons en toute légalité sans pour autant bénéficier de la reconnaissance du SPF Finances. Il se pourrait donc qu'au total la Belgique compte près de 4.000 initiatives actives en levée de fonds.
Ce total ne représenterait qu'une petite minorité par rapport à l'ensemble des acteurs de l'économie solidaire.
Par rapport à quel ensemble d'organisations actives dans le domaine de la solidarité choisissons-nous de mesurer l'impact de la générosité publique ?
Banque Carrefour des Entreprises
Selon une estimation avancée par HoGent environ la moitié des 150.000 institutions sans but lucratif répertoriées dans le Banque Carrefour des Entreprises seraient toujours actives, soit 75.000 organisations.
ICN (Institut des Comptes Nationaux : statistiques relatives aux ISBL
D'autres données collectées à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin en collaboration avec la BNB et l'ICN, se basent sur une définition internationale des ISBL (Institutions Sans But Lucratif). La plupart des 2.598 acteurs de la collecte répertoriés par le SPF Finances sont probablement répertoriées parmi les 19.060 institutions que compte ce secteur des ISBL. Mais à l'inverse la plupart des ISBL sont nullement actives dans le secteur de la levée de fonds.
L'enquête de la Fondation Roi Baudouin - dont le tableau ci-contre est extrait - a établi qu'en 2017 les ISBL étaient financées à hauteur de 34.7 milliards €. Ces ressources provenaient principalement de subsides (46,4%) ainsi que des contributions des ménages (27,7%, soit plus de 8 milliards €). Cet apport des ménages provient principalement de services payés par les utilisateurs, et pour une part modique de recettes (dons, legs) issues de la générosité publique.
On peut probablement se risquer à conclure que dans l'hypothèse où le volume annuel des dons et legs aurait approché le milliard d'euros en 2017 ce montant n'aurait représenté qu'environ 3% du revenu global (34,7 milliards €) des 19.060 ISBL.
Bien qu’insuffisamment représentatif de l’ensemble des acteurs de la collecte, le Baromètre de la Générosité édité par le Fundraisers Forum fournit quelques indications dont on est tenté – peut-être à tort ! – d'extrapoler des tendances concernant l’ensemble des acteurs de la collecte.
Risquons-nous, uniquement concernant les organisations actives en levée de fonds, à énoncer trois hypothèses dont la pertinence reste à vérifier :
1. Se pourrait-il qu’en Belgique entre 100 et 150 grandes structures (recettes globales supérieures à 5 millions d’euros) captent au-delà de 80% des dons, et un pourcentage plus élevé des legs (confer supra, tableau T3) ?
2. La part moyenne des dons et legs par rapport aux recettes globales pourrait-elle se situer respectivement aux alentours de 15% (dons) et de 8% (legs) (confer supra, tableau T2) ?
3. L’écrasante majorité des 2.598 organisations évoquées plus haut comprennent probablement une grande majorité de structures dont les recettes totales sont inférieures à 1 million d’euros. Ces nombreuses structures de taille intermédiaire ou modeste recueilleraient-elle une part très minoritaire des dons et legs, alors que ces dons (au contraire des legs) représentent dans ce segment de 40% à 60% de leurs recettes globales (confer supra tableau T2) ?
Sources
- Fondation Roi Baudouin - Le poids économique des Institutions sans but lucratif en Belgique (2020) (lien)
- Fundraisers Forum – ‘Baromètre de la Générosité publique’ (lien)
- HoGent :
. Particuliere fondsenwerving door Belgische non-profitorganisaties - PWO Onderzoeksresultaten in de praktijk (2022) (lien)
. Legatenbarometer - Erfenisinkomsten 2010-2022 (editie 2023) (lien)
Autres articles dédiés aux chiffres-clés de la générosité publique :
-> lien
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