Mars 2017 - Bien que la famine progresse dans quatre pays - Soudan du Sud, Somalie, Kenia et Yemen – cette crise humanitaire majeure ne suscite à l’heure actuelle guère une forte mobilisation au sein de la population belge, et pas davantage au niveau des médias et des mandataires politiques.
C'est au départ de ce constat - en date du 15 mars - que Joël De Ceulaer, senior writer au quotidien De Morgen du 15 mars, tente d’identifier les raisons de ce désintéressement général dans un article intitulé 'Jammer voor wie honger lijdt - slachtoffers zijn uit de mode'.
L'auteur constate que la thématique des victimes n’est plus vraiment à la mode.
Autrefois la gauche dénonçait les injustices de ce monde au départ de la situation des victimes. Elle n’est plus guère entendue aujourd’hui, dans un monde qui s’est droitisé.
Et la manière dont la gauche appréhende de nos jours la problématique de l’accueil des réfugiés illustre combien elle-même est contaminée par ces idées conservatrices.
Après des années de prédominance d’un discours de gauche politiquement correct, nous voici à présent fatigués d’être confrontés au monde des victimes (« We zijn slachtoffermoe »).
Nos concitoyens européens préfèrent limiter leur générosité aux victimes d’un tsunami ou d’un tremblement de terre, c’est-à-dire aux drames humanitaires qui ne sont pas liés à des causes humaines.
Notre disponibilité à venir en aide à autrui (« Onze innerlijke ‘helfie’ ») est, pour cette même raison, peu développée en matière d'accueil de réfugiés ou de migrants économiques.
Joël De Ceulaer regrette d’avoir à constater que le public est aujourd’hui lassé d’être sollicité une nouvelle fois pour les victimes d’une famine qui concerne diverses régions d’Afrique pour lesquelles d'importantes campagnes internationales d’appel aux dons ont été menées dans les années ’70 et ’80, à l'évidence sans produire de résultats durables.
S.O.S. Famines: forte mobilisation des néerlandais, démarrage difficile de la campagne belge
Précisons qu'en dressant un constat pessimiste à propos de l'ensemble de nos concitoyens européens, le journaliste du Morgen semble ignorer l'important mouvement de générosité qui mobilise depuis peu les citoyens de plusieurs pays européens.
C'est ainsi que la campagne nationale néerlandaise avaient collecté pas moins de 300 millions d'euros en date du 29 mars dernier.
En Belgique le Consortium 12-12 affichait un total de 6.150.000 euros au 15 avril, grâce notamment à la participation des principaux médias audiovisuels néerlandophones.
La campagne avait été handicapée durant plusieurs jours par des difficultés techniques au niveau de la plateforme de dons en ligne.
L'échec partiel de l'aide humanitaire en Haïti, source de démobilisation ?
L'actuelle campagne d'appel à la génértosité a également subi, dans le Nord du pays, le contre-coup d'une polémique suscitée suite à la diffusion, le 12 mars dernier, d'un reportage que la populaire émission 'Reizen Waes' de la VRT consacrait à Haïti.
Un important mouvement de générosité des belges avait permis de collecter 25 millions d'euros dans le cadre de l'opération 'Haïti Lavi 12-12', sans compter les dons versés à d'autres ONG, en faveur des victimes du tremblement de terre de janvier 2010.
Or l'émission 'Reizen Waes', citée le lendemain dans un séquence du journal télévisé, s'était fait l'écho d'un commentaire affirmant que les ONG actives en Haïti auraient consacré 70% de leur budget à la rémunération de leur personnel. Le reportage laissait aussi entrevoir que le personnel de certaines ONG était logé dans les quartiers les plus huppés de la capitale et fréquentait une zone touristique privatisée à laquelle les haïtiens ne peuvent accéder.
Le porte-parole du Consortium 12-12 réfuta les affirmations erronées concernant les sommes dédiées aux rémunérations.
Il précisa par ailleurs que le professionalisme légitimement revendiqué par une majorité d'ONG - au nombre desquelles les divers membres du Consortium 11-12 - n'est de fait pas partagé par la totalité des organisations d'assistance présentes en Haïti.
La VRT diffusera fin mai une séquence spéciale 'Reizen Waes 12-12' au cours de laquelle Tom Waes rendra compte d'un séjour en Ouganda, aux côtés des populations victimes de la secheresse.
Ce reportage devrait contribuer à présenter les réussites et limites de l'aide humanitaire de manière plus nuancée que ce ne fut le cas dans l'émission du 12 mars dernier.
On se souvient de ce que le bilan contrasté de l'aide humanitaire apportée aux haïtiens suite au tremblement de terre de 2010 avait suscité de nombreux débats, notamment à l'occasion de la diffusion du documentaire de Raoul Peck «Assistance mortelle» (2013)
Le site du Consortium 12-12 s'était notamment l'écho d'une contribution de l'asbl GEOMOUN, publiée en 2014 sous le titre 'Et si toute l'aide pour Haïti ne servait à rien ?'
Précisons enfin, concernant l'actuelle campagne 'Famine 12-12', que le Consortium a fourni d'intéressantes précisions quant à la ventilation prévue du produit de la collecte.
Sources:
La prise de position de Joël De Ceulaer a été publiée dans le quotidien De Morgen du 15 mars 2017, sous le titre 'Jammer voor wie honger lijdt - Slachtoffers zijn uit de mode'.
-> Lire par ailleurs: 'Famine 12-12 et autres campagnes nationales d’appel à la générosité'
-> Autres articles de ce site sous Archives 2013-2017 - Appels d'urgence (Belgique)
6 maart 2016 - Op 25 april is het een jaar geleden dat een zware aardbeving de Himalayastaat Nepal door elkaar schudde. De wereld reageerde met massale noodhulp. Maar zoals meestal bij dergelijke operaties komt er achteraf evenveel kritiek als appreciatie.
Op de World Humanitarian Summit, die in mei plaatsvindt in Istanboel, zouden de grote lijnen voor een betere hulpverlening uitgezet moeten worden.
MO* (editie maart 2016) vroeg François Grünewald, algemeen en wetenschappelijk directeur van het onderzoeksinstituut Groupe Urgence Réhabilitation Développement, wat er goed en wat er mis liep met de humanitaire respons op de aardbeving in Nepal:
François Grünewald: “De grootste fouten hadden te maken met de komst van slecht voorbereide en slecht uitgeruste ploegen hulpverleners, die er een blok aan de been van de Nepalese actoren waren.
Veel te veel ploegen zijn ook in of rond Kathmandoe blijven hangen, ook al werden de noden daar grotendeels opgevangen door Nepalezen, die echter het materieel niet hadden om verder in het binnenland te gaan werken.(…)”
Over de aanwezigheid van steeds meer ontwikkelingsorganisaties bij grote rampen reageert François Grünewald als volgt:
“Er zijn jammer genoeg organisaties die vooral bezig zijn met hun imago, het planten van hun vlag en het veroveren van “marktaandeel”. Directeurs krijgen de opdracht om jaar na jaar hogere omzetcijfers te halen.
Dit soort ondernemende visie op hulp kan niet anders dan negatief uitdraaien voor de hulp en de getroffen bevolkingen. Maar publiek en donoren laten dat soort onderlinge concurrentie nog veel te vaak op zijn beloop.
Toch is er hoop. Op voorwaarde dat de humanitaire sector erin slaagt een culturele revolutie door te maken. (...)”
Bron:
MO* Magazine (maart 2016).
Op 21 april MO* organiseert een lezing over humanitaire hulp, met François Grünewald en Linda Polman (Vlaams-Nederlands Huis deBuren, Brussel).
Info: www.MO.be/agenda
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Mardi 23 février 2016 - Il n'est guère fréquent que différentes organisations indépendantes s'associent dans le cadre d'une campagne commune et ambitieuse d'appel au dons.
On connait les deux opérations annuelles "11.11.11" mises en oeuvre respectivement par les fédérations des ONG francophone (C.N.C.D.) et néerlandophone (11.11.11 - Koepel van de Vlaamse Noord-Zuidbeweging), de même que les campagnes CAP 48 et Viva for Life qui associent, à l'initiative de la RTBf, les bénévoles de diverses associations.
Quant au Consortium 12.12 pour les situations d'urgence, il regroupe différentes ONG qui ont choisi de fédérer leurs ressources et supports de communication dans le cadre de campagnes d'appel à la générosité en situation d'urgence.
Citons également, cette fois dans le cadre d'une campagne de collecte dont le produit est affecté aux projets de l'ONG MEMISA qui en assure la coordination, l'opération 'Hôpital pour Hôpital'. Cette initiative fédère la direction et le personnel de dix-huit hôpitaux belges, jumelés pour une période d'au moins cinq ans avec différents hôpitaux situés pour la plupart en R.D.C.
C'est également dans le secteur hospitalier, à l’initiative du CHU Saint-Pierre, en collaboration avec l’hôpital académique Erasme, Médecins du Monde et une série d’hôpitaux partenaires, qu'une campagne de solidarité a été lancée le mardi 23 février pour le respect du droit à la santé en Grèce.
Les initiateurs dressent un constat commun: "Il y a un Grexit dont personne ne parle. Le Grexit des soins de santé !"
Le site de la plateforme UrgencesGrèce.eu précise les cinq objectifs de l’opération:
Les professionnels de la levée de fonds apprécieront la créativité dont ont fait preuve les concepteurs du clip vidéo ainsi que d'autres supports de sensibilisation ou de collecte: sets de table et boites en carton symbolisant l'équipement médical qui sera acquis grâce à la générosité des donateurs.
Pour plus d'infos
Site de campagne UrgencesGrece.eu
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Le Consortium belge pour les Situations d'Urgence compte six organisations membres: Caritas International, Handicap International, Oxfam Solidarité, Médecins du Monde, Plan et l'Unicef.
-> Lire 'Consortium 12-12'
Le Consortium 12-12 a lancé dès le 27 avril une opération commune de levée de fonds au profit des interventions mises en oeuvre par ses membres au Népal.
Le dernier bilan du Consortium (18 juin) faisait état d'un montant total de 5,31 millions d'euros.
Le total des dons collectés par le Consortium 12-12 durant la crise humanitaire des Philippines (2013) s'est élevé à 9,5 millions, dont 6,5 millions versés sur le compte commun dédié à la campagne 'Haiyan 21-21'.
Le Consortium belge pour les Situations d'Urgence est membre du réseau Emergency Appeals Alliance, qui comprend d'autres plateformes nationales dont certaines ont déjà publié un résultat provisoire des montants collectés à ce jour.
Certaines organisations humanitaires également actives dans le domaine des interventions d'urgence ont choisi depuis plusieurs années de ne pas rejoindre le Consortium 12-12: Croix-Rouge de Belgique (Communauté francophone), Rode Kruis Vlaanderen, Médecins sans Frontières.
MSF estime que sa liberté d’action, son indépendance et son impartialité passent également par une autonomie dans sa récolte de fonds.
Ces organisations mobilisent la générosité des belges sur des comptes distincts de celui du Consortium 12-12.
La Croix-Rouge de Belgique avait collecté plus d'un million d'euros vers le fin du mois de mai.
Le site d'information 'Livre Ouvert / Open Boek' liste (figure ci-jointe) les cinq organisations subsidiées par la coopération belge dans le cadre de projets de coopération au développement mis en oeuvre au Népal (2013).
Toutes font appel à la solidarité de leurs sympathisants en faveur des initiatives qu'elles soutiennent dans ce pays.
La plateforme '4de Pijler' regroupe quant à elle la plupart des initiatives citoyennes de solidarité internationale organisées depuis la Flandre.
Elle a identifié parmi ses associations membres une vingtaine de micro-projets de développement en cours au Népal, dont plusieurs ont souffert du tremblement de terre.
Il en est de même concernant d'autres associations, tel Dynamo International, Les Amis de Soeur Emmanuelle, Quinoa et SOS Villages d'Enfants.
Autre article: 'Solidarité Népal: campagnes internationales'
Autres articles d'actualité sous Archives 2013-2015 - Appels d'urgence
14 janvier 2015 - Les campagnes de collecte de fonds ‘Tsunami 12-12’ (décembre 2005) et ‘Haïti Lavi 1212’ (janvier 2010), toutes deux menées à l’initiative du Consortium 12-12 pour les situations d’urgence, avaient permis de récolter respectivement 55 et 25 millions d’euros.
La générosité publique s’était également mobilisée, à l’occasion de ces deux urgences, en faveur d’organisations non-membres du Consortium, tel MSF et la Croix-Rouge de Belgique.
La Libre du 12 janvier publie une contribution d’Erik Todts, directeur du Consortium 12-12, coordinateur de crise des opérations Tsunami 12-12 et Haïti Lavi 12-12.
Son bilan se veut avant tout dénué de tout triomphalisme : « Sur le terrain, dans les zones de crise, notre rôle est certes crucial mais reste relatif, car nous agissons dans un cadre que nous ne déterminons pas nous-mêmes. »
Le directeur du Consortium 12-12 souligne qu’un travail titanesque a été mené à Haïti. Si les revenus des habitants de l’île ne sont guère plus élevés, nul ne contestera que la scolarisation et le niveau de santé se sont améliorés.
Concernant Haïti, divers facteurs expliquent que les grandes attentes de l’époque n’ont pas toutes été rencontrées : l’ampleur de la catastrophe, l’arrivée subite de milliers d’ONGs souvent inexpérimentées, le manque de structures étatiques crédibles, l’absence d’une politique et d’une culture de l’intérêt général.
Pour ce qui concerne le bilan de l’efficacité de l’aide humanitaire apportée aux victimes du tsunami, Erik Todts pointe différentes réussites, notamment en matière de reconstruction de logements, mais reconnait que la pression de l’opinion publique et des médias a encouragé les ONG à débourser rapidement l’argent récolté, amenant parfois celles-ci à agir dans la précipitation.
La Libre du 12 janvier cite par ailleurs Frédéric Thomas, chercheur au Cetri et auteur du livre "L’Echec humanitaire - le cas haïtien", pour qui les innombrables organisations humanitaires qui sont intervenues à Haïti ont gaspillé les milliards d’euros récoltés au lendemain de la catastrophe.
Son diagnostic est sévère: « L’ensemble des acteurs internationaux (ONG, Etats, programmes d’aide au développement…) se sont focalisés sur des mesures provisoires. Ils ont snobé les réalités locales, tenu à l’écart les autorités et les organisations haïtiennes. (...) Les associations savent qu’elles récoltent la majeure partie des dons dans les premiers jours qui suivent les catastrophes. Pour prouver leur efficacité, elles se sont dépêchées de le dépenser dans des infrastructures temporaires ou des secteurs à forte main-d’œuvre employée. L’urgence de dépenser l’argent récolté a vraiment donné lieu à un grand gaspillage. »
Un récent rapport d’Oxfam International (octobre 2014), publié sous le titre 'Le Tsunami de l'Océan indien, 10 ans plus tard', constate de manière plus générale que la générosité publique tend à privilégier le financement d’opérations humanitaires d’urgence fort médiatisées, ou qui correspondent davantage à la sensibilité des donateurs.
« Les dons privés, qui constituent environ un quart du financement international, sont en partie l'effet de facteurs autres que les besoins humanitaires, comme le niveau de couverture médiatique et la collecte de fonds par l'intermédiaire d'appels humanitaires adressés au grand public.
Les donateurs privés sont également influencés par d'autres facteurs, comme le type de situation d'urgence, l'idée qu'ils se font de l'impact des dons et leur capacité à s'identifier aux populations touchées. »
Le rapport propose d'examiner la faisabilité d’un système alternatif d’appel aux dons, qui encouragerait le versement des contributions privées à des fonds communs, multilatéraux ou gérés par des ONG. Dès lors que ces fonds ne seraient plus exclusivement dédiés à une urgence récente et fort médiatisée, ce mode de financement alternatif renforcerait l'équité et l’efficacité de la distribution des dons.
Sources :
Autre article sur le mème thème:
CNCD - 'Haïti : l’échec humanitaire' (Frédéric Thomas, janvier 2013)
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