Le World Giving Index 2014, réalisé à l’initiative de la Charities Aid Foundation, vient de publier les résultats du sondage annuel que cette fondation met en œuvre dans 135 pays.
Pas moins de 130.000 personnes ont été interrogées par Gallup dans le courant de l’année 2013, à raison de minimum 1000 enquêtes par pays. Les questions, identiques d’année en année, portent sur l’engagement des personnes en termes de bénévolat, de don au profit d’une association caritative et de disponibilité à donner un coup de main à un étranger ('help a stranger').

Belgique (2012-2013) : confiance retrouvée
L’indicateur de générosité financière laisse apparaitre une remontée significative de la Belgique dans le ranking mondial, de la 43ième à la 29ième place (voir tableau ci-dessous – Ranking 2012-2013 des pays d’Europe de l’Ouest).
Cette tendance haussière entre 2012 et 2013 correspond à l’évolution des recettes enregistrée en Belgique par la plupart des grands acteurs de la collecte (voir article).

Résultats surévalués ?
D'aucuns s'étonneront du pourcentage élevé de personnes qui, à en croire le sondage Gallup, auraient effectué un don durant le mois précédant l’enquête. On est sans doute en droit de craindre que le World Giving Index  surévalue année après année l’engagement du public en termes de générosité, en Belgique comme dans nombre d’autres pays.

Evolution internationale
Aucune édition précédente de l’index n’avait enregistré simultanément un léger déclin de l’indice de générosité financière, accompagné d'une hausse des indicateurs 'bénévolat' et 'aide à un étranger'.

Le Myanmar conserve la première place du classement mondial, du fait de la tradition populaire de soutien massif aux nombreuses collectes des communautés bouddhistes. La Thaïlande figure, pour la même raison, en 3ième position.
Le TOP 10 comprend deux autres cas particuliers (Islande, Malte) dans un échantillon qui n'incluait par ailleurs pas la Suisse.
Les USA figurent à la 9ième position en termes de générosité, avec un pourcentage de donateurs récents (endéans le mois) s’élevant à 68% contre 41% pour la Belgique.

Het Nieuwsblad, 19 novembre
Les résultats du World Index Report suscitent divers commentaires dans les médias, dont notamment Het Nieuwsblad.
Ignace Pollet, sociologue et expert en coopération internationale (Hoger Instituut voor Arbeid, KU Leuven), rappelle que le monde anglo-saxon anglo-saxonne incite le citoyen à faire preuve de générosité, alors que nos concitoyens s'en remettent davantage à la responsabilité et au role redistributeur de l'Etat.
La tradition protestante insiste sur la responsabilité individuelle alors que les catholiques priviliégient la notion de responsabilité collective.
Erik Todts (Association pour l'Ethique en Récolte de Fonds) rappelle pour sa part que le montant annuel des dons privés et des legs s'élève à environ 550 millions d'euro.

Source : Charities Aid Foundation – Rapport ‘World Giving Index 2014’ (téléchargeable).

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France générosités a souhaité approfondir son investigation sur le sujet des non donateurs aux associations et fondations.
Une étude mutualisée, réalisée sur base d'interviews, fut mise en oeuvre par Mediaprism. Elle entendait poursuivre quatre objectifs principaux:

• Identifier les différentes populations de non donateurs
• Comprendre les freins aux dons de chacune d’entre elles et, le cas échéant, les leviers pour les conduire au don
• Distinguer les segments qui pourraient basculer un jour vers le don, des autres segments irrémédiablement réfractaires ou sur lesquels on ne peut agir
• Savoir quel type de communication/ relationnel il faut mettre en place auprès de chacun des segments «à potentiel» pour les amener au don.

Les résultats de l’étude furent publiés en janvier 2014, et donnèrent lieu à une présentation lors de la conférence annuelle de France générosités du 16 octobre dernier, consacré à la thématique « Les nouveaux gisements de collecte de fonds ».

Une analyse fouillée d’un double échantillon composé d’anciens donateurs et de non donateurs permanents a permis d’identifier quatre cibles qui se distinguent par leur situation socio-économique, par leur degré de distance par rapport au monde caritatif, ainsi que par leur perception d’une nécessité/besoin de faire un don (voir ci-dessous – Figures 1 & 2) :

• Les altruistes « acteurs »
• Les égocentriques non «éduqués »
• Les intransigeants
• Les anciens donateurs

Il ressort les propos des différentes cibles s’accordent sur une image distante des associations et fondations caritatives

Les leviers d’engagement sont néanmoins différents pour renouer ou nouer un lien avec le monde caritatif, mais toutes les cibles n’ont pas le même potentiel de don.

propose d'intéressantes conclusions pratiques concernant le type de leviers d'engagement qu'il conviendrait d'actionner en vue de mobiliser ou de remobiliser chacune des cibles.
dont on retiendra deux constats essentiels :
Les propos des différentes cibles s’accordent sur une image distante des associations et fondations caritatives
Les leviers d’engagement sont néanmoins différents pour renouer ou nouer un lien avec le monde caritatif, mais toutes les cibles n’ont pas le même potentiel de don.

Source:
France générosités - Etude 'Non donateurs aux associations et fondations' (Mediaprism): document téléchargeable.

Autres articles d'actualité sous Rubrique 'Etudes & Sondages'

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Dons, legs, mécénat, fonds et fondations : chiffres-clés

La mise en place récente d’une Kennisbank Filantropie suscite de nombreux espoirs parmi les acteurs néerlandais de la collecte.
Ce nouvel instrument statistique contribuera probablement de manière décisive au développement d'indicateurs statistiques fiables concernant l’évolution de la philanthropie aux Pays-Bas.
Cet outil n’est cependant pas encore pleinement opérationnel.

Les Pays-Bas comptent différentes structures qui contribuent à délivrer des indicateurs de tendance concernant l’évolution des principales sources de la philanthropie : dons, legs, mécénat et contributions émanant de fonds et fondations (« vermogensfondsen »):

• Le rapport ‘Geven in Nederland’, édité par la Vrije Universiteit Amsterdam (Faculteit der Sociale Wetenschappen)
• La plateforme VFI, qui édite chaque année De Goede Doelen Gids
• Le CBF (Centraal Bureau on Fundraising), dont le site publie diverses données statistiques relatives aux organisations membres de cette plateforme, mais également quelques indicateurs de tendance concernant l'ensemble du secteur: voir tableau ci-dessous (CBF 'Baten en lasten 2009-2013).
• La maison d’édition Lenthe Publishers, qui a produit une première édition de l’annuaire ‘De Dikke Blauwe – Filanthropium jaargids 2014-2015’.

Nous résumons ci-dessous l’analyse de ces sources statistiques réalisée par Erwin Venema, et publiée sous le titre ‘Nederland : Land van Goede Doelen’ dans De Dikke Blauwe – Filanthropium jaargids 2014-2015 (pp. 14ss.).

1 - Philanthropie des particuliers

La population néerlandaise aurait versé près de 1,8 milliard d’euros en dons (année 2011), soit 200 € par ménage sur base annuelle.
Le World Giving Index de 2013 place les Pays-Bas en huitième position dans le top des pays les plus généreux.
La part des legs semblerait difficile à apprécier. Geven in Nederland propose une estimation de 250 millions d’euros, de même que le CBF concernant les legs de ses associations membres.
Mais Arjen van Ketel, expert en legacy marketing, avancerait un montant de près de 500 millions d’euros.

2 - Entreprises: mécénat et sponsoring

Geven in Nederland (2011) propose une estimation de 0,4 milliard d’euros pour le mécénat, et de 1 milliard d’euros en sponsoring.

3 - Loteries

Quatre-vingt associations néerlandaises bénéficient du soutien de la Nationale Postcode Loterij pour un montant annuel de 0,4 milliard d’euros, et de 0,1 milliard versés par d’autres grandes loteries.

4 - Fonds et fondations

Le secteur des fonds et fondations comprend quelque 2 000 organisations, dont certaines sont uniquement redistributrices de fonds tandis que d’autres sont également actives en levée de fonds.
Le patrimoine des trois cent fonds membres de la plateforme FIN s’élèverait à un total de 50 à 60 milliards d’euros.
Le professeur Van Gendt évalue à quelque 2,4 à 3,2 milliards d’euros (soit 4% de leur capital) le soutien annuel de ce secteur en faveur de projets sociétaux.
Geven in Nederland propose une estimation plus prudente, à hauteur de 500 millions d’euros.

Apport total de la philanthropie : estimations divergentes

L’apport total des diverses structures redistributrices de soutiens financiers issus de la générosité publique aurait atteint le montant de 4,3 milliards d’euros en 2011.
La rédaction du Dikke Blauwe estime que l’apport des fonds et fondations («vermogensfondsen ») est largement sous-estimé, et qu’il en serait de même pour les legs. Elle prend pour hypothèse que l’édition 2015 du rapport Geven in Nederland, qui sera produite par la Vrije Universiteit Amsterdam, pourrait livrer une estimation globale à hauteur de 6,5 milliards d’euros, soit 1% du PNB des Pays-Bas.

Typologie des associations à vocation philanthropique

Environ 60.000 structures non-commerciales bénéficient du statut ANBI (‘algemeen nut beoogende instellingen’), selon le dernier comptage du Ministère des Finances (février 2014).
Erwin Venema regroupe ces structures selon le classement suivant :

• 25.000 organisations liées aux Eglises
• 27.000 fondations, ou ‘stichtingen’, qui ne sont pas actives sur le marché de la collecte : communes, maisons de repos, théatres, institutions scolaires, etc.
• 6.000 associations actives en collecte de fonds, dont un millier de structures membres des plateformes VFI ou IF (Instituut Fondsenwerving).
  Les associations membres du VFI comptent quelque 10.000 collaborateurs équivalents temps plein et collectent à elles seules plus de 2 milliards d’euros.
• 2.000 fondations gestionnaires de patrimoine, dont quelque 300 grandes structures sont membres de la plateforme FIN (Vereniging van Fondsen in Nederland).

Sources : 

Lenthe Publishers: 'De Dikke Blauwe – Filanthropium jaargids 2014-2015' (sites Filanthropium et De Dikke Blauwe):

• Erwin Venema, ‘Nederland : Land van Goede Doelen’
• Hoofdredactie van De Dikke Blauwe: ‘Filantropische trends: de glazen bol voor 2015-2016’

Plateformes néerlandaises concernées par la collecte de fonds: lire l’article suivant.

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Augmentation des dons: + 3,9%

Le Baromètre de la générosité est publié chaque année, aux alentours du mois d'octobre, à l'initiative de France générosités.
Il rend compte de la générosité des français durant l'année précédente.

Méthodologie et panel

22 associations et fondations membres de France générosités, fournissent chaque trimestre le nombre de dons et le montant des dons qu’elles ont reçus.
Ces 22 organisations cumulent 65% des ressources privées collectées par l’ensemble des membres du syndicat (Source : données CER 2012). Ces données sont ventilées par type de don (premiers don ou fidélisation) et par moyen de paiement (prélèvement automatique ou chèques et autres).
Sont exclus de ce baromètre les dons dont le montant est supérieur à 1500€ (afin d’exclure les dons exceptionnels) et les dons faits en cas d’urgence (afin qu’ils ne viennent pas perturber les tendances habituelles).

Grandes conclusions: reprise des dons en 2013 mais...

• Les dons faits aux associations et fondations françaises ont augmenté en moyenne de +3,9 % en 2013 dans un contexte d'inflation de +0,9 % ; contre une augmentation de +1,7% en 2012.
• La croissance des dons a été portée par les donateurs fidèles : leurs dons ont progressé de +4,9% en 2013 : désormais 92,4% des dons proviennent des donateurs fidèles.
• Changement dans la façon de donner ces dernières années : 39,5% des dons ont été faits par prélèvements automatiques en 2013, contre 33 % en 2010.
• En 2013, les dons en ligne ont également progressé de +35,8 % mais ne représentent qu'une part infime des dons reçus, environ 5%.
• Les français ont été plus généreux :
  • le don moyen par chèques et autres a progressé de +4,1% pour atteindre 59,7€ ;
  • le don moyen par prélèvement automatique augmente de +1,5% pour atteindre 12,7€
  • le don moyen pour un don en ligne a augmenté de +7,5% pour atteindre 95 €.
• La générosité des français reste très saisonnière : 42 % des dons sont faits sur le dernier trimestre de l'année, dont la moitié sur le mois de décembre.
• Cette hausse des dons a été particulièrement visible en novembre (+19 % pour les dons faits en chèques et autres) et en décembre de façon plus légère : +1,9%.
  La forte médiatisation de la catastrophe humanitaire qui a suivi le passage du typhon Haiyan aux Philippines en novembre 2013 a créé un contexte propice et favorable à la générosité.

Les premiers résultats du Baromètre de la générosité 2014 affichent une croissance ralentie de la générosité sur le premier semestre 2014.

Comparaison France-Belgique

Difficile de comparer les chiffres issus du Baromètre produit par France Générosités avec les estimations partielles relatives au marché belge de la générosité publique.
L'estimation provisoire établie par l'asbl Give Wisely (confer article Collecte de fonds 2012-2013: résultats contrastés) laisse entrevoir une relance nettement plus élevée  ( + 13% ) de la générosité du public belge sur l'année 2013.
Elle se base cependant sur un échantillon de 180 associations qui sur-évalue peut-être le poids des grandes organisations de collecte, et qui intègre les recettes issues de l'urgence 'Philippines' (campagne 'Haiyan 12-12' du Consortium pour les appels d'urgence), au contraire du Baromètre français.

Legs
On sait que la croissance dont ont bénéficié les grandes organisations belges sont pour partie liée à une hausse significative des legs, alors que que le marché néerlandais enregistrait sur la même période 2012-2013 une stabilisation des recettes issues de testaments (revue Vakblad Fondsenwerving, n°16,octobre 2014): lire l'article Pays-Bas: évolution des legs. 
Le Baromètre français ne permet pas d'évaluer l'incidence de la composante 'LEGS' dans l'évolution de la générosité des français.

Source: France générosités, ‘Baromètre de la générosité’, (étude disponible en téléchargement).

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