26 avril 2017 - Lancée à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, l’édition 2017 du Printemps de la Philanthropie se décline cette année sous forme de trois rencontres organisées à Anvers (27/4), Namur (4/5) Bruxelles ( ), et s'achèvent sur une séance de clôture à Bruxelles.
Ivan De Cloot, chief economist d’Itinera, a présenté la dernière édition du Baromètre et de l’Index de la Philanthropie lors de la session d’Anvers.
Le rapport complet de cete recherche est à présent disponible en ligne sur le site de la Fondation Roi Baudouin, en version française et néerlandaise.
Précisons qu'il convient de ne pas confondre le Baromètre de la Philanthropie, produit à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin et pour partie au départ des résultats d'un sondage, ne peut être confondu avec le Baromètre de la Générosité publique (lien) que le Fundraisers Forum produit sur base des résultats financiers publiés par plus de trois cents organisations caritatives.
La nouvelle édition de l'Index de la Philanthropie (tableau ci-contre) produit à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin est calculé comme précédemment au départ d’un mix d'indicateurs dont on mesure l'évolution d'année en année:
- nombre d’institutions sans but lucratif
- cotisations, dons et legs,
- pourcentage de donateurs et don moyen par donateur, selon l’enquête-budget du SPF Economie
- nombre de Fondations d’utilité publique et de fonds hébergés au sein de la Fondation Roi Baudouin
- nombre d’attestations fiscales et montant moyen (statistiques du SPF Finances).
Nous reproduisons en fin d'article quelques-uns des tableaux concernant ces indicateurs.
S’il est tentant de synthétiser l’évolution de la philanthropie au travers d’un index global, la pertinence scientifique de cette aggrégation de données diverses n’est pas nécessairement évidente.
Ainsi l'augmentation du nombre d'institutions sans but lucratif ne résulte-t-elle pas nécessairement d’une hausse de la générosité de nos concitoyens.
On assiste incontestablement à une accélération de la création de fonds à finalité philanthropique, et divers médias soulignent à raison l'apport novateur des « nouveaux philanthropes ». Mais force est de constater qu'en Belgique le montant annuel global des ressources mises à disposition par ces initiatives généreuses reste très marginal par rapport au total des dons et legs issus de la générosité de nos concitoyens.
On observera enfin que le mécénat des entreprises, à propos duquel notre pays manque cruellement de statistiques fiables, n’est quasiment pas pris en compte par cet index .
Contrairement à l'Index de la Philanthropie qui s'appuie sur des résultats statistiques fournis par divers services publics, le Baromètre de la Philanthropie rend compte de la perception des belges, que les sondeurs d'Ipsos Public Affairs ont évalué en 2016 au départ d'une enquête téléphonique.
Le Baromètre de la Philanthropie est établi au départ des réponses apportées à une dizaine de questions concernant notamment l'impact du climat économique sur la philanthropie, l'augmentation des dons, les testaments qui privilégient notamment une cause d’intérêt général, le niveau de satisfaction du donateur concernant la qualité des informations transmises par les associations.
Pareil sondage permet de déceler des tendances significatives sur le moyen ou le long terme.
Mais on peut craindre, surtout dans le cadre de sondages par téléphone, que les donateurs soient tentés de surestimer leur niveau de générosité présent ou à venir.
C'est ainsi que ce sondage donne à penser que parmi les 24% de personnes sondées qui ont déjà rédigé un testament, pas moins de 11% d’entre elles auraient mentionné une bonne cause dans leurs dispositions testamentaires.
Ce pourcentage semble fort optimiste, bien que divers facteurs - au nombre desquels le recours plus fréquent au legs en duo - aient contribué à renforcer au cours des dernières années le montant global des legs en faveur de causes d'intérêt général.
Le Baromètre 2016 (tableau ci-dessus) fait apparaître une hausse significative par rapport à la précédente mesure, qui datait de 2013.
Ivan De Cloot, chief economist d'Itinera et coordinateur de la recherche, considère que le secteur philanthropique est actuellement en pleine croissance.
Le Communiqué de presse de la Fondation Roi Baudouin fait également état d'un ‘booming business’.
Il ressort toutefois, au départ des estimations du Baromètre de la Générosité publique (lien) produit par le Fundraisers Forum que les organisations caritatives ont enregistré en 2016 une hausse globale des recettes issues de la générosité publique, mais que cette évolution positive ne favorise pour l'essentiel qu'une minorité de près de soixante grands acteurs de la collecte.
-> Lire: Baromètre de la générosité publique (2015-2016)
-> Autre article sur le même thème: 'Baromètre de la Philanthropie 2016: des conclusions peu nuancées'
-> Ensemble des articles sur le même thème, archivés sous rubrique
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DONNEES COMPLEMENTAIRES
Indicateurs entrant en ligne de compte dans l'élaboration de l'index de la philanthropie
Evolution des cotisations, dons et legs
On précisera que la Banque Nationale ne comptabilise pas les contributions issues de la générosité publique de petites et moyennes associations qui ne sont pas tenues de transmettre leurs comptes à cette instance.
Attestations fiscales
Ces données rendent compte d'une part significative de la générosité publique.
On précisera que la générosité des belges comprend également de nombreux dons non-liés à une attestation fiscale, ainsi que la participation à des ventes - modules 'Iles de Paix', campagne annuelle 'Croix-Rouge', etc. - et à des évènements caritatifs.
Autres résultats du sondage IPSOS Public Affairs
Grandes causes préférées
Le sondage IPSOS Public Affairs présente un intéressant classement des types de causes préférées par les personnes sondées.
Deux thématiques - 'Environnement - Développement durable' et 'Migration et intégration' - présentent un scoring nettement plus élevé que ce que les dons effectivement versés en faveur de ces deux catégories d'associations laissent apparaître.
Communication éthique
Le sondage IPSOS Public Affairs indique que 24% des belges jugeraient la communication des associations peu ou pas éthique.
Cette indication reflète peut-être une montée progressive d'un sentiment d'irritation émanant de donateurs qui, comme c'est davantage le cas aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, n'apprécient guère la fréquence accrue des sollicitations qui leur sont adressées ainsi que la tonalité de certains messages.
Les questions abordées dans le présent article ont également été abordées dans une contribution publiée dans la page 'Opinion' de la Libre Belgique du samedi 6 mai 2017 (pages 60-61) sous le titre: 'La philanthropie, une affaire florissante ?'
26 avril 2016 - La Fondation Roi Baudouin vient de publier sa nouvelle édition du Baromètre de la Philanthropie.
Nous en rendons compte par ailleurs, de manière détaillée, dans l'article intitulé 'Baromètre et Index de la Philanthropie (2016)'
Le communiqué de presse de la Fondation résume le sondage sous un titre optimiste - "Jamais le Belge n’a été aussi généreux" - que divers quotidiens se sont empressés de décliner à leur tour: 'La philanthropie, un 'booming business' (La Libre Belgique), 'Belg was nooit vrijgeviger' (Het laatste Nieuws), etc.
Pour Ivan Van de Cloot, Chief Economist pour le compte de la cellule de réflexion Itinera qui a été associée à l'élaboration de l'étude, le secteur philanthropique serait un 'booming business' (La Libre Belgique du 26/04/2017).
S'il est vrai que la générosité des belges est en hausse (modérée), les commentaires dépourvus de nuance qui accompagnent la publication de l'étude de la Fondation Roi Baudouin ne manqueront pas de choquer les nombreuses petites et moyennes associations dont les recettes issues de la générosité publique sont depuis plusieurs années au mieux stabilisées, et souvent en diminution.
Rappelons ici que site du Fundraisers Forum publie chaque année un 'Baromètre de la Générosité' établi sur base des résultats financiers réels de plusieurs centaines d'acteurs belges de la collecte de fonds.
Il en ressort qu'une nette majorité d'entre elles n'ont que très marginalement profité de la hausse des dons et legs des dernières années.
-> Lire 'Baromètre de la générosité (Belgique, année 2015)'
Le Baromètre de la Générosité du Fundraisers Forum démontre ainsi que, depuis plusieurs années, la générosité accrue bénéficie surtout aux quelques dizaines d'associations qui collectent plus de 500.000 € par an, et accessoirement à une poignée d'organisations qui dépensent, par l'intermédiaire d'une société commerciale, des montants importants en prospection de nouveaux donateurs.
On est en droit de se demander pourquoi la quasi-stabilisation des dons et legs faveur de nombreuses associations qui collectent moins de 500.000 € par an n'est jamais analysée par les centres de recherche de notre pays.
On est également en droit de regretter que les médias se fassent volontiers l'écho de montants de collectes records que leur communiquent volontiers grandes ONG, passant sous silence l'évolution plus précaire des dons et legs en faveur d'environ deux mille acteurs de la collecte de taille plus modeste.
Précisons que les études statistiques de trois pays voisins (Pays-Bas, France, Royaume-Uni) confirment que les petites et moyennes associations y bénéficient également nettement moins de l'augmentation - par ailleurs peu spectaculaire - de la générosité des particuliers et des entreprises.
-> Lire 'La générosité des Français (2014-2015)'
-> FSI - 'Small Charities Index Trends' (2013-2016)'
-> John Baguley, Chair of the International Fundraising Consultancy: 'Why are large charities scooping the funding pool ?' (avril 2017)
Le nouveau Baromètre de la Philanthropie fait état d'un climat philanthropique qui serait plus favorable que par le passé.
Le sondage indique que l’an dernier près de deux tiers des Belges ont fait au moins un don contre seulement un peu plus de la moitié lors du précédent sondage (2013).
Le Belge dit avoir donné en moyenne 165 euros à des bonnes causes.
Les cinq causes les plus populaires:
Rappelons toutefois, à propos de ce Baromètre de la Philanthropie, qu'en matière d'évolution de la générosité publique les conclusions d'un sondage sont nettement moins fiables qu'une analyse basée sur les recettes effectives engrangées par les associations.
On veillera donc à ne pas accorder trop de crédit à certaines conclusions de ce sondage, notamment lorsqu'il suggère qu'environ 1 Belge sur 10 envisage d’inclure une bonne cause dans son testament.
La dernière édition du Baromètre des Associations (2016) a été publié il y a quelques mois à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin.
Les estimations des professionnels du secteur concernant les recettes de 2016 issues de la générosité publique (dons et legs) y étaient peu optimistes et nullement en phase avec le 'booming business' observé par Monsieur Ivan Van de Cloot: 23% de résultats en hausse contre 30% de résultats en baisse (confer tableau ci-dessous).
Sources:
-> Liste des articles sur le même thème, classés sous Archives 2013-2017 - Dons & legs (Belgique): chiffres-clés
22 novembre 2016 - Nous ne disposons guère en Belgique de statistiques permettant d’évaluer à intervalles réguliers le degré de confiance de la population, ainsi que des donateurs, à l’égard des associations qui font appel à la générosité du public.
Divers sondages, tel que celui réalisé à l’occasion du 50ième anniversaire du CNCD (lire), permettent toutefois de recueillir des données parcellaires.
La RTBf vient de publier, sous le titre « Génération Quoi », les résultats d’une enquête en ligne (mai-juillet 2016) qui entendait déceler ce qui préoccupe les jeunes de la Génération Quoi.
L’équipe de recherche, composée de Johan Tirtiaux (Sociologue Ph. D, Université de Namur) et de Jérome Pieters (Sociologue) a récolté les données de l'enquète sur base d’un questionnaire en ligne.
La méthodologie choisie implique que la représentativité de l’échantillon (8 006 enquêtes valides) ne peut pas être entièrement garantie.
Deux questions nous fournissent un éclairage concernant le niveau de confiance et d’engagement des jeunes vis-à-vis du secteur des ONG.
Les chercheurs constatent que de façon générale, outre le politique, les institutions sociales rencontrent peu la confiance des jeunes.
Force est de constater que le niveau de confiance vis-à-vis des organisations humanitaires n’est pas exceptionnellement élevé.
Une majorité (57%) des jeunes ne se dit pas intéressée par quelqu’engagement que ce soit.
On compte toutefois 19% de jeunes satisfaits de leur engagement dans une structure sociale ou humanitaire, ainsi que 53% qui l’envisageraient.
Source:
RTBf – ‘Génération Quoi’ - Autoportrait des 18-34 ans en Belgique francophone:
les conclusions de l’enquête peuvent être téléchargées sur le site de la RTBf
-> Autres articles sur le même thème, listés sous Archives 2013-2016 - Etudes & Sondages (hors 'Chiffres-clés de la générosité publique')
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15 novembre 2016 - La dernière édition du World Giving Index, qui est mis en oeuvre à l'initiative de la CAF (Charities Aid Foundation), propose une mise à jour du classement des pays les plus généreux.
Les résultats de la recherche se basent, comme précédemment, sur un sondage réalisé dans 140 pays, au départ de trois indicateurs : le montant des dons, l'importance du bénévolat et le degré d’ouverture en matière d’accueil des étrangers.
Les personnes interrogées sont invitées à situer le niveau de générosité en fonction d'une question formulée comme suit :
Have you done any of the following in the past month?
Les précédents classements laissaient entrevoir combien les conclusions de ce sondage-express peuvent être sujets à caution, notamment du fait que les différents modes de mobilisation solidaire ne sont guère compris et pratiqués de manière identique dans des continents de traditions et cultures fort diverses.
-> Lire: 'World Giving Index (édition 2014)' et 'World Giving Index (édition 2013)'
Classement sur base du critère 'Dons' (sondages effectués en 2015)
Le Myanmar conserve la première place du classement, probablement du fait de l’influence prédominante du bouddhisme, dont un des préceptes invite la population à répondre favorablement aux fréquentes sollicitations des membres de communautés monastiques.
Les Pays-Bas et le Royaume-Uni occupent fort logiquement les premières places au niveau du continent européen.
La Belgique bénéficie d’une remontée significative au niveau des dons, et se situe en 33ième position sur un total de 140 pays.
Notre pays occupe la 39ième place concernant l'importance du bénévolat et la 57ième position pour l'aide aux étrangers.
Pour plus d'infos
L'ensemble des résultats peuvent être consultés en téléchargeant le World Giving Index sur le site de la Charities Aid Foundation (lien)
-> Autres articles classés sous Archives 2013-2016 - Etudes & Sondages (hors 'Chiffres-clés de la générosité publique')
Générosité publique: à quand la création d'un outil statistique fiable ?
Nombre de grandes associations n’ont à ce jour pas encore publié en ligne les résultats financiers concernant les recettes 2015 issues de la générosité publique : dons, legs, produits d’événements caritatifs.
Une estimation globale de l’évolution 2014-2015 de la générosité des belges ne pourra donc être établie qu’en fin d’année.
Il est sans nul doute regrettable que le secteur associatif belge ne dispose guère de données statistiques récentes et exhaustives concernant l'évolution de la générosité publique.
Petites associations: recul préoccupant des dons
On peut toutefois se faire dès à présent une idée de l’évolution 2014-2015 de la générosité publique vis-à-vis des petits acteurs de la collecte.
Les résultats d’un échantillon de 80 associations dont la collecte en dons s’élevait à moins de 50.000 € font état d’une diminution de ceux-ci pour près de la moitié d’entre elles.
Le recul de 12% (total des dons sur l'année 2015) semble toutefois être compensé par une consolidation du produit des événements caritatifs.
La diminution des legs, perçus en 2015 par à peine quatre associations, ne peut être considérée comme significative au vu de la taille de l'échantillon.
Les éditions précédentes du Baromètre de la Générosité publique, publié à l’initiative du Fundraisers Forum, avaient déjà fait état d’un recul de la générosité publique vis-à-vis des petites associations (lire).
Cette situation est assez comparable aux tendances observées dans certains pays voisins.
C'est notamment le cas aux Pays-Bas, où on constate comme en Belgique que le renforcement de la générosité publique s’opère principalement en faveur des grands acteurs de la collecte.
-> Autres articles sur le même thème classés sous rubrique