Publication du rapport 'Regulating Fundraising for the Future'
30 septembre 2015 - Le secteur associatif britannique s’est trouvé confronté à de violentes critiques au cours du premier semestre de l’année, suite aux scandales dénoncés par divers médias.
-> Lire les précédents articles sur le même thème:
- Royaume-Uni: contestation des techniques de collecte trop intrusives
- Royaume-Uni: renforcement de l'auto-régulation des acteurs de la collecte
Les autorités britanniques ont dès lors fait connaître leur détermination concernant une indispensable et profonde refonte des mécanismes de contrôle relatifs aux opérations de collecte de fonds.
La réforme annoncée devrait notamment entrainer une redéfinition assez radicale des missions imparties à la Charity Commission.
On se souviendra de ce que le Royaume-Uni compte par ailleurs deux structures associatives chargées d’autoréguler le secteur de la collecte : l’Institute of Fundraising et le Public Fundraising Regulatory Association (PFRA).
Nombre de représentants du secteur associatif ont reconnu au cours des derniers mois que les critiques adressées aux professionnels du fundraising, et plus particulièrement aux agissements de divers sous-traitants commerciaux (« fundraising agencies ») sont certainement pour partie fondées.
C'est dans ce contexte qu’il convient de situer la récente publication d'une important étude, intitulée 'Regulating Fundraising for the Future', mise en oeuvre en urgence à la demande du gouvernement et rédigée sous l'autorité d'un panel représentatif des principaux partis. Les auteurs du rapport ont travaillé sous la présidence de Sir Stuart Etherington, directeur du NCVO (National Council of Voluntary Organisations).
L'étude se base en grande partie sur les résultats d'une enquête menée auprès d'une centaine d'associations, et propose une réforme fondamentale des structures actuelles, en vue de restaurer la confiance des britanniques vis-à-vis des associations actives en collecte de fonds.
Les auteurs rappellent que le Fundraising Standards Board (FRSB) fonctionne au départ d'un Code Ethique dont les règles ont été définies par les professionnels du fundraising réunis au sein de l'Institute of Fundraising. Ils constatent que ce Code n'a dès lors pas suffisamment veillé à protéger les intérêts des donateurs les plus fragiles.
Ils considèrent en outre que le FRSB s'est trop souvent abstenu de dénoncer clairement certaines pratiques abusives.
Les auteurs appellent dès lors de leurs voeux la mise en place d'un nouvel organe d'autorégulation - 'The Fundraising Regulator' - en lieu et place du FRSB.
Cette nouvelle structure serait appellée à collaborer plus étroitement avec la Charity Commission. Elle accorderait un label de qualité aux organisations qui en respecteraient le code éthique, et serait co-financée par les 2.000 associations dont la collecte atteint minimum £ 100.000 sur base annuelle.
Le non-respect du nouveau Code Ethique serait désormais sanctionné par le retrait du label ainsi que par une interdiction provisoire de collecter des dons.
Commentaire de Sir Stuart Etherington, Président du collège d'experts (source NCVO):
‘Britain is a tremendously generous country, and people have enormous goodwill for charities.
But charities must not take that for granted. We seem to have found ourselves in a position where charities didn’t think hard enough about what it was like to be on the receiving end of some of their fundraising methods.
They thought too much about the ends and not enough about the means. This has been a clear wake-up call and now is the time to tighten the standards.
‘The current system of self-regulation has quite clearly failed to prevent serious breaches of trust and widespread dissatisfaction. I believe the changes we propose will be an effective way to reform the system.
‘The reality is that most people give to charities when they are asked to, rather than spontaneously, so charities do need to ask.
But they should inspire people to give, not pressure them to. We need to see a shift to long-term thinking where charities form meaningful relationships with donors. This will be a more sustainable approach.
‘I understand the public are frustrated when they feel they can’t easily control what they receive from charities.
The new Fundraising Preference Service will mean that the public have a reset button for communications from charities, ensuring they only hear from those they want to.
‘I am confident that charities understand the pressing need to restore confidence in fundraising and will back these proposals.’
L'annexe du rapport 'Regulating Fundraising for the Future' comprend une intéressante synthèse des réponses collectées auprès des professionnels de la collecte, concernant notamment les faiblesses des structures actuelles d'auto-régulation du secteur (figure ci-dessus) et les réformes prioritaires à envisager en matière d'autorégulation du secteur (figure ci-contre).
Pour plus d'infos:
'Regulating Fundraising for the Future', rapport téléchargeable sur le site du NCVO.
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