L'enquête UK Giving 2019 suscite de nombreux commentaires
23/05/2019 - La dernière édition de l'enquête UK Giving, produit à l'initiative de l'Institute of Fundraising établit notamment que Royaume-Uni est confronté à une diminution du pourcentage de donateurs, qui est passé en trois ans de 61% à 57%.
-> Lire: 'U.K.: steadily decline of the proportion of donors'
Ces résultats ont fait l'objet de commentaires en sens divers, tant dans la presse qu'à l'initiative de plusieurs experts indépendants.
Fidélisation est plus efficace, prospection plus risquée ?
David Fluskey, conseiller à l'Institute of Fundraising estime que les résultats du rapport UK Giving reflètent une tendance de fond qu'on aurait tort de négliger.
Il rappelle que s'il y a diminution singificative du nombre de notateurs, il convient d'ajouter que le montant total des dons reste inchangé, ce qui implique que le montant moyen des contributions par donateur est en augmentation.
David Fluskey juge trop facile d'attribuer ces résultats, comme le font différents médias britanniques, uniquement à une baisse de confiance du public.
Il note que les plus récentes enquêtes indiquent que les donateurs semblent avoir été moins souvent sollicités au cours des douze derniers mois, peut-être pour partie à cause de la nouvelle réglementation RGPD.
Les acteurs de la collecte semblent par ailleurs plus attentifs à soigner la fidélisation de leurs sympathisants, dans une période où les stratégies de prospection de nouveaux donateurs deviennent à la fois plus coûteuses et moins productives.
David Fluskey pointe par ailleurs diverses tendances positives, tel l'augmentation des contributions issues des legs, la bonne santé du 'community fundraisisng' et les développements à venir en matière de collecte de fonds digitale.
La collecte de fonds est concurrencée par d'autres formes d'engagement
Pour Karl Winding (NCVO) l'introduction de la réglementation RGPD a amené nombre d'associations à assainir en profondeur leurs fichiers de donateurs.
Ce travail a contribué à diminuer le nombre ou la fréquence des mailings.
D'autres facteurs, telle la mise en faillite de plusieurs agences de télémarketing, ont également contribué à diminuer le nombre de sollicitations au cours de l'année 2018.
Mais il il importe de tenir également compte de facteurs d'ordre structurel.
Le conseiller de la NCVO constate que la collecte de dons stagne alors que le marché des biens et services durables ou équitables bénéficie d'une forte croissance.
Cela signifie concrtement que beaucoup de britanniques choisissent désormais d'exprimer leur engagement solidaire au travers d'autres canaux que le don caritatif.
De même les plateformes de crowdfunding permettent également aux britanniques de gérer directement leur philanthropie sans plus faire appel au rôle intermédiaire des associations caritatives.
Karl Winding note enfin que le mouvement philanthropique ne fait plus l'unanimité dans le monde anglo-saxon, du fait notamment de l'influence disproportionnée exercée certains grands philanthropes, essentiellement américains.
Sources:
- The Times ( 07/05/2019) - 'The Times view on the loss of trust in charities: Give Generously'
- The Guardian (07/05/2019) - 'Fewer Britons donate to charities after scandals erode trust'
- Civil Society (08/05/2019) - David Fluskey: 'Why fewer people are giving to charity and what we can do about it'
- NCVO (07/05/2019) - Karl Winding: 'Are fewer people supporting charities?'
