A qui profite la générosité des belges ?
2 avril 2015 - La Belgique ne dispose guère de données statistiques globales qui permettent d’appréhender l’évolution récente de la générosité des particuliers et des entreprises en faveur des causes d’intérêt général.
Les données partielles produites par le SPF Finances se rapportent à l’année 2012.
D’autres instances publient des données financières concernant l'évolution des recettes de diverses associations qui font appel à la générosité publique.
C'est le cas de :
- l’AERF (Association pour l’Ethique dans les Récoltes de Fonds), qui compte 122 membres
- Donorinfo (portail d’information) : répertoire de 234 associations, uniquement actives dans le secteur de l’aide aux personnes
- ‘Livre Ouvert / Open Boek’, publication en ligne coordonnée par les fédérations ACODEV et NGO Federatie. Ce répertoire exhaustif recense les données financières essentielles relatives aux ONG actives dans le domaine de la solidarité internationale
Chacune de ces plateformes produit des sources d'information statistique intéressantes, mais aucune d'entr'elles ne permet d'appréhender l'évolution globale de la générosité publique.
Dons et legs 2012-2013: évolutions significatives
Serait-il dès lors possible de dégager des conclusions plus significatives au départ d’une addition des données statistiques émanant des trois sources sus-mentionnées, en y ajoutant le produit de la collecte d’autres grands acteurs de la collecte ?
C’est sur base de cette hypothèse qu’un travail d’investigation – sans nul doute perfectible - a été mené dans le cadre des dossiers réalisés pour le compte du portail d'information ‘Fundraisers Forum’.
Objectif: détecter d'éventuelles tendances significatives concernant l’évolution récente des dons et legs.
L'enquète a été mise en oeuvre sur base d'un fichier de 600 organisations qui s’investissent activement dans la collecte de fonds auprès de particuliers. De cet échantillon initial furent retenues environ 280 associations dont il était possible de collecter, le plus souvent en ligne, le détail des recettes issues de la générosité publique.
Les données financières furent regroupées selon d'une part le secteur d'intervention des associations, d'autre part l’importance des recettes (dons et legs) collectées en 2013:
- Recettes supérieures 1 million d’euros (56 associations)
- Recettes entre 100.000 € et 1 million d’euros (79 associations)
- Recettes inférieures à 100.000 euros (150 associations)
Quelques-unes des principales conclusions provisoires de cette enquète, déjà commentées ailleurs sur ce site, furent présentées lors du dernier Fundraisers Forum (19-03-2015).
Nous les résumons ci-dessous.
1 - Secteurs d'activité
L’échantillon de 285 associations, dont les recettes issues de la générosité publique s’élevaient en 2013 à 320 millions d’euros, comprend 56 structures qui collectent minimum 1 million d’euros, parmi lesquelles 36 ONG actives dans le secteur de la solidarité internationale (figure 1 ci-dessus).
La répartition des grands acteurs de la collecte par domaine d’intervention (figure 2 ci-contre) confirme la solide position des ONG internationales: elles captent 61% du total 'dons et legs' de cet échantillon, mais seulement 38% des legs.
Treize organisations qui relèvent de la solidarité de proximité - c'est-à-dire dont les initiatives solidaires se situent principalement en Belgique - collectent 44% des legs de cet échantillon, principalement dans le secteur de la maladie et du handicap : cancer, aveugles et non-voyants, maladie d’Alzheimer, etc.
Les organisations actives dans des secteurs dont la tradition en matière transparence financière est moins développée – enseignement et recherche, protection animale – sont probablement sous-représentées dans les deux dernières catégories de ce tableau.
2 - Répartition globale des dons et legs
Les résultats de 2013 (figure 3A) laissent entrevoir une forte concentration des dons en faveur des 56 plus grands acteurs de la collecte (88% des dons collectés par l'ensemble des 285 associations).
Ces 56 organisations ont collecté 68 millions d'euros en legs, soit 95% des legs enregistrés par les 285 associations.
On notera toutefois que l'échantillon souffre d'une sous-représentation des petites et moyennes associations.
3 - Année 2013: répartition inégale de la croissance
L’évolution 2012-2013 des recettes (figure 3B) donne à penser que la croissance des dons observée dans le courant de l'année 2013 ne bénéficie qu’aux grands acteurs de la collecte.
Un examen plus attentif ne permet pas d'y déceler l'incidence d'une cause exceptionnelle, tel un afflux de contributions occasionné par une urgence humanitaire.
On notera entr'autre que l'augmentation spectaculaire des legs, phénomène dont plusieurs médias s'étaient fait l'écho dans le courant de l'année 2013 - n'a guère bénéficié qu'aux grands acteurs de la collecte.
Prudence
On ne soulignera jamais assez que les tendances identifiées ci-dessus découlent d'une analyse sommaire de résultats issus d'un échantillon qui n'est que partiellement représentatif de l'ensemble des acteurs de la collecte.
On sait par ailleurs que l'évolution des legs peut être fortement tributaire de résultats exceptionnels, souvent variables d'une année à l'autre.
Compte-rendu résumé de la présentation 'A qui profite la générosité des belges ?'
(Hugues d’Ydewalle - Give Wisely asbl / Fundraisers Forum)
dans le cadre de la session n°5 du Fundraisers Forum (19-03-2015)
Présentation Powerpoint archivée en page Documentation - Documentatie.
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Méthodes et techniques de collecte: résultats de la recherche HoGent
28 janvier 2015 - La Hogeschool Gent (HoGent - Faculteit Bedrijf & Organisatie) avait présenté en Mai 2014 une version provisoire des résultats de l’étude intitulée ‘Fondsen werven door Belgische non-profit organisaties’.
Précédent article sur le même thème:
Etat des lieux de la collecte de fonds: recherche de la HoGent
Le rapport final de la recherche vient de paraître, dans une version que les chercheurs ont considérablement enrichi de nombreuses analyses statistiques.
Echantillon
L’étude se base pour l’essentiel sur une enquête quantitative réalisée auprès d’un échantillon de 630 associations, qui fut complétée par divers entretiens qualitatifs.
L’échantillon des 630 associations qui ont participé à l’enquête quantitative se ventilait en différentes catégories :
- Montants des ressources émanant de particuliers : moins de 50.000 euros (71%), de 50.000 à 250.000 euros (17%), montants supérieurs (11%).
- Habilité à délivrer des attestations fiscales aux donateurs : 36% des associations ne bénéficient ni directement ni indirectement de cette facilité.
- Origine des ressources : subsides des pouvoirs publics (51%), contributions de particuliers (29%), autres ressources (19%).
L'origine des ressources a également été analysée plus en détail, selon les principaux domaines d’intervention des associations (Figure 1 ci-dessous).
Conclusions
On aurait peine à résumer ici l’essentiel des tableaux statistiques qui s’attachent à différencier le degré d’utilisation des principales techniques de collecte, de même que le mode d’organisation des équipes en charge des opérations de fundraising.
Les résultats du sondage confirment en toute logique, concernant chacune des principales méthodes de collecte, que leur usage effectif - de même que les opinions et préférences exprimées par les associations - varie selon la taille des organisations, leur secteur d’intervention et le niveau des recettes provenant de la générosité des particuliers.
Ces variations se vérifient par exemple en fonction du classement des associations selon leur mode de délivrance (ou non) d'attestations fiscales (Figure 2 ci-dessous) ou selon l'importance des fonds issus de la générosité publique (Figure 3 en fin d'article).
Fiabilité relative des sondages en ligne
L'étude s'appuie pour une large part sur le résultat d'un sondage 'on-line'. D’aucuns se demanderont peut-être dans quelle mesure un sondage relativement long et complexe, adressé à une majorité d’associations dont la collecte est relativement peu développée, permet de dégager des enseignements fiables, significatifs et directement utilisables par la communauté des fundraisers du secteur non-marchand.
La nouvelle recherche de la Hogeschool Gent, qui analyse cette fois le potentiel de mobilisation des jeunes générations de donateurs, produira fort probablement davantage de résultats exploitables par les fundraisers 'de terrain'.
Conseils utiles: lecture recommandée !
On se réjouit de ce que les rédacteurs du rapport final aient veillé à truffer les différents chapitres de l'étude de nombreux conseils d’ordre méthodologique ainsi que pratique. Les fundraisers, bénévoles autant que professionnels, y glaneront sans nul doute d’intéressantes pistes de réflexion.
Lire: Recherche de la HoGent: sommaire des 'conseils utiles'
Source :
Rapport final ‘Fondsen werven door Belgische non-profit organisaties’ (120 pages + Annexes) - Hogeschool Gent, KU Leuven & Fundraisers Alliance Belgium; Scheerlinck, E., Bouckaert, A.S., Persyn, J., Faseur, T. & De Coster, I.
La version digitale du rapport peut être téléchargée sur le site de la HoGent.
Autres articles d'actualité sous Archives 2013-2015 - Dons & legs: chiffres-clés.
Figure 3
Pour chaque méthode de collecte, pourcentage d'associations utilisatrices en fonction de quatre niveaux de recettes émanant de particuliers
Fondation Roi Baudouin: Baromètre 2014 de la vie associative
13 janvier 2015 - Le Baromètre annuel des associations (édition 2014) est à présent téléchargeable sur le site de la Fondation Roi Baudouin.
L’édition 2014 de cette étude comprend, comme précédemment, une double approche :
- un sondage auprès de 700 responsables d'associations (août-septembre 2014), enrichi d’entretiens qualitatifs
- une analyse des comptes annuels 2007-2013 déposés par les grandes associations auprès de la Banque Nationale de Belgique.
Conclusions du sondage
"Le pessimisme n'a jamais été aussi grand dans le secteur".
C’est en ces termes que la Fondation Roi Baudouin (FRB) résume les enseignements du cinquième Baromètre de la vie associative, dont les principales conclusions ont fait l'objet d'un résumé dans le périodique 'Champs de vision' de la FRB (décembre 2014).
L'enquête annuelle a été réalisée par le bureau d’études Ipsos Public Affairs, sur base d'un sondage auprès de 700 directeurs d’associations belges.
Elle confirme combien nombreuses sont les associations dont les recettes dépendent, fut-ce pour partie, de la générosité publique: dons de particuliers ou d'entreprises (voir figure ci-contre).
Un nombre croissant d'organisations se disent confrontées à des problèmes financiers.
Davantage de grandes structures ont été amenées à supprimer des emplois, tandis que les plus petites associations renforcent le recours au bénévolat.
L’impact de la diminution des subsides, qui était ressentie par 22% des associations en 2011, l’était par 41% des interlocuteurs sondés en août-septembre 2014.
Autre constat : les associations seraient amenées à consacrer en moyenne un cinquième de leur temps à rechercher de nouvelles ressources financières, plutôt qu’à se concentrer sur les activités correspondant à leur objet social.
On note quelques différences entre le Nord et le Sud du pays: 40% des organisations situées en Flandre, pour 21% d’associations interrogées du côté francophone, s’attendent à une diminution des subventions pour subsides permanents ainsi que pour appels à projets.
Bientôt davantage d’appels à la générosité ?
Pas moins de 73% des organisations prévoient d’organiser un événement pour renflouer leurs caisses.
Presqu'autant d’associations enverront des mailings pour collecter des fonds, et la moitié songe à l’une ou l’autre campagne 'grand public'.
Evolution des comptes 2007-2013
Augmentation de la générosité et diminution des ressources en 2013:
difficultés d'interprétation
La seconde partie du Baromètre des associations se réfère à l'évolution 2007-2013 des recettes et dépenses des associations de taille significative, sur base des comptes publiés par la Banque Nationale.
Les auteurs de l'étude précisent volontiers que les prévisions pessimistes qui ressortent du sondage (août-septembre 2014) décrit plus haut, ne sont par définition que l'expression d'une perception et d'attentes subjectives. Mais cette perception leur semble confirmée (confer article paru dans 'Champs de Vision', périodique FRB, décembre 2014) par l'analyse des résultats financiers déposés à la Banque Nationale, d'où il ressort que le pourcentage d'associations ayant clôturé l’année sur une perte est passé de 28% à 35% entre 2007 et 2013.
On objectera cependant qu'il est risqué d'établir un parallèle entre le sondage pessimiste mais ponctuel, datant du second semestre 2014, et la dégradation financière observée au départ des comptes annuels sur l'ensemble de la période 2007-2013.
D'autant que le volet 'Comptes BNB' du Baromètre de la FRB indique que l’évolution financière récente des grandes associations se caractérise, à partir de 2013, par une relative stabilisation de certains indicateurs: stabilisation du pourcentage d'associations en perte (38%), ainsi que du pourcentage d'organisations confrontées à une diminution du produit des recettes issues de dons, legs et subsides (21%): confer tableaux.
Rappelons que l'estimation publiée il y a peu sur ce site concernant l'évolution des recettes issues de la générosité publique laisse entrevoir une augmentation significative de ces ressources durant l'année 2013, principalement au profit des grandes associations:
-> lien vers Année 2013 : générosité accrue pour les grands acteurs de la collecte.
Une analyse plus affinée des données financières globalisées que publie la BNB permettrait peut-être de constater que soit l'augmentation de la générosité publique n'a pas permis de compenser une éventuelle diminution des subsides en 2013, soit la générosité profite davantage aux associations moins pénalisées par la diminution des subsides.
Renforcer la transparence financière: un défi urgent, et des solutions simples mais efficaces, à portée de main
Pour quelles catégories de causes et dans quelle mesure la générosité publique permet-elle de compenser la diminution des subventions ?
Cette question et bien d'autres méritent d'être posées, mais les instruments statistiques actuellement disponibles sont incapables d'y apporter des réponses satisfaisantes.
Il est pourtant possible de renforcer la transparence financière des données relatives à la générosité publique, sans surcoût ni surcharge administrative conséquente. Ainsi pourrait-on par exemple imposer, aux associations tenues de déposer leurs comptes auprès la BNB, l'obligation d'y publier de manière distincte les recettes issues des dons, legs et autres collectes de fonds.
Le Baromètre des associations publié annuellement à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin deviendrait dès lors un outil statistique nettement plus performant, au service de l'ensemble des acteurs de la collecte.
Sources :
Fondation Roi Baudouin (FRB)
- 'Champs de Vision' (périodique de la FRB, décembre 2014) – ‘Les associations ont moins confiance dans l’avenir'.
- Baromètre des Associations 2014: sondage (août septembre 2014) et comptes 2012-2013 des grandes associations (BNB & BCE)
-> documents téléchargeables sur le site de la FRB
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Année 2013 : générosité accrue pour les grands acteurs de la collecte
Article réactualisé le 08/01/2015
Zoom sur les résultats 2012-2013 de 284 associations
Nous proposons ci-dessous quelques observations réalisées sur base d'une analyse de l'évolution 2012-2013 de la collecte de fonds.
Les estimations ont été réalisées au départ d'une analyse des résultatsde 284 associations, qui avaient collecté 319 millions d'euros en 2013.
Cet échantillon représente la majorité des plus grands acteurs de la collecte (54 associations collectant plus d'un million d'euros) et un ensemble relativement représentatif d'associations de taille modeste ou intermédiaire.
Lien vers les différents articles consacrés à l'évolution 2012-2013 de la collecte de fonds, et sur les considérations relatives aux limites de ce travail d'investigation: 'Générosité publique 2012-2013 – Estimations Fundraisers Forum'.
Evolution globale 2012-2013
Evolution globale (dons, mécénat, legs): augmentation de 16%, de 275 à 319 millions d'euros.
Dons et mécénat: augmentation de 11%, de 223 à 247 millions d'euros.
Legs: hausse de 38%, de 52 à 72 millions d'euros.
Evolution selon la taille des acteurs de la collecte
De fortes disparités apparaissent toutefois suivant l'importance des recettes issues de la levée de fonds.
Nous avons à cet effet réparti les associations en trois groupes, selon que le total de leurs recettes issues de la générosité publique se situe au-delà d'un million d'euros, entre ce montant et 100.000 €, ou à un niveau inférieur.
Grands acteurs de la collecte (recettes > 1 million d’euros)
Résultats pour 55 associations, soit 19 % de l'échantillon:
Recette globale: 287 m € (90 % du total collecté par les 284 associations).
Recettes issues des dons et du mécénat: 218 m. € (88 % du total)
Recettes issues des legs: 68 m. € (95 % du total).
Evolution des recettes issues de la générosité publique, de 2012 à 2013:
- évolution globale: + 19 %
- évolution des dons et du mécénat: + 13 %
- évolution des legs: + 43 %
Associations de taille intermédiaire (collecte entre 100.000 € et 1 m. €)
Résultats pour 79 associations, soit 28 % de l'échantillon:
Recette globale: 28 m € (9 % du total collecté par les 284 associations).
Recettes issues des dons et du mécénat: 24,8 m. € (10 % du total).
Recettes issues des legs: 3,4 m. € (4,5 % du total).
Evolution des recettes issues de la générosité publique, de 2012 à 2013:
- évolution globale: - 2 %
- évolution des dons et du mécénat: - 2 %
- évolution des legs: - 2%
Petites associations (collecte inférieure à 100.000 €)
Résultats pour 150 associations, soit 53 % de l'échantillon:
Recette globale: 4,4 m € (1 % du total collecté par les 284 associations).
Recettes issues des dons et du mécénat: 4,1 m. € (2 % du total).
Recettes issues des legs: 0,2 m. € (0,4 % du total).
Evolution des recettes issues de la générosité publique, de 2012 à 2013:
- évolution globale: - 22 % (70 associations sont en recul)
- évolution des dons et du mécénat: - 12 % (69 associations enregistrent une diminution sur ce poste)
- évolution des legs: - 72 % (11 associations enregistrent une diminution des recettes issues des legs, pour un total de 0,7 m €)
Faible performance des petites associations ?
La faible performance des petits acteurs de la collecte appelle quelques remarques:
- Le SPF Finances comptabilise près de deux mille associations - pour la plupart de taille modeste - actives en collecte et bénéficiant d'un agrément pour la délivrance d'attestations fiscales. Quoique représentatif des petites associations actives en collecte et répertoriées sur différents portails d'information (Donorinfo, AERF, ONG Livre-Ouvert), notre sous-échantillon de 153 petites associations est donc quantitativement moins bien représenté dans la présente analyse que les deux autres catégories d'acteurs de la collecte.
- La forte diminution des legs, principale cause des mauvais résultats enregistrés en 2013 sur ce segment, n'est peut-être pas représentative d'une tendance générale.
- Le différentiel élevé entre les performances des plus petites et des plus grandes associations a pu être influencé par les appels de fonds au profit de l'urgence humanitaire aux Philippines (novembre 2013), dont les recettes ont consolidé les résultats de plusieurs grandes ONG.
- Une analyse de l'évolution des recettes sur plusieurs années permettrait de confirmer le cas échéant l'hypothèse d'une captation de plus en plus forte de la générosité publique par les plus grandes causes.
Il semblerait néanmoins utile, malgré ces diverses restrictions, qu'une analyse et une réflexion de fond soit engagées concernant l'évolution de la générosité publique en faveur des nombreuses associations de taille modeste.
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TOP 50: secteurs et thématiques soutenus par la générosité publique
8 janvier 2015 - Nous tentons de dégager ci-dessous quelques tendances significatives, sur base de la moyenne des recettes cumulées obtenues en 2012 et 2013 par les principaux acteurs de la collecte. Notre échantillon comprend 54 organisations dont les recettes issues de la générosité publique avaient atteint minimum 1 million d’euros sur base annuelle.
Ces organisations ont collecté un montant total de 526 millions d’euros sur le cumul des deux années 2012 et 2013, soit une recette annuelle moyenne de 263 millions d'euros.
-> Lien vers la liste des associations composant notre échantillon, dont nous avons retiré Music for Life (pas de collecte 2012) et les associations dont le total des legs n’est guère publié.
Les estimations proposées ci-dessous s'inscrivent dans notre série d'analyses concernant l'évolution 2012-2013 de la collecte de fonds. Ces données doivent être interpétées avec prudence, tenant compte de différentes contraintes que nous rappelons dans l'article Générosité publique 2012-2013: estimations Fundraisers Forum.
Quatre domaines d’intervention
Le classement proposé est basé sur quatre domaines d’intervention: solidarité de proximité, solidarité internationale, environnement et protection animale, enseignement supérieur et recherche.
Précisons toutefois que toute tentative de regroupement thématique comporte une part d’arbitraire, dès lors que :
- l’échantillon ‘Top 50’ sur lequel nous nous basons souffre d’une sous-représentation des associations issues de secteurs - telle la protection animale – dont les comptes relatifs aux dons et legs ne sont guère souvent publiés ;
- diverses grandes structures agissent dans plusieurs domaines, et peuvent difficilement être classées dans une seule rubrique: citons notamment la Croix-Rouge, Caritas International, la Fondation Roi Baudouin et certains fonds universitaires.
On rappellera par ailleurs que les tendances observées au départ de cet échantillon ‘Top 50’ ne sont guère à elles seules représentatives de l’ensemble des acteurs de la collecte. Nous proposerons sous peu un classement thématique sur base d'environ 280 associations actives en collecte de fonds.
Top 50 : analyse par domaine d’intervention
1 Solidarité internationale
Ce secteur a bénéficié de 61 % du montant total des dons et legs collectés par ces 54 associations en 2012-2013, soit une moyenne annuelle de 159 m €.
Les associations ont récolté ensemble une moyenne annuelle de 22 m € émanant de legs, soit 38 % du total des legs collectés en 2012-2013 par les 54 associations.
Top 5 des 34 associations dans ce domaine d’intervention: Médecins sans Frontières, UNICEF, Plan, Action Damien, Caritas International.
2 Solidarité de proximité
Ce secteur a bénéficié de 22% du montant total des dons et legs collectés par ces 54 associations en 2012-2013, soit une moyenne annuelle de 59 m €.
Les associations ont récolté ensemble une moyenne annuelle de 25 m € émanant de legs, soit 44 % du total des legs collectés en 2012-2013 par les 54 associations.
Top 5 des 14 associations dans ce domaine d’intervention: Fondation contre le Cancer et Vlaamse Liga tegen Kanker (également actives en recherche), Fondation Roi Baudouin, Cap 48 & Viva for Life, Child Focus.
Les autres acteurs de la collecte du TOP 50 relevant du domaine ‘Solidarité de proximité’ comprennent des associations actives dans le cadre de diverses thématiques: santé-maladie (4), handicaps (3), jeunes (2), précarité & divers (4).
3 Enseignement supérieur & Recherche
Ce secteur a bénéficié de 13 % du montant total des dons et legs collectés par ces 54 associations en 2012-2013, soit une moyenne annuelle de 33 m €.
Les associations ont récolté ensemble une moyenne annuelle de 9 m € émanant de legs, soit 16 % du total des legs collectés en 2012-2013 par les 54 associations.
Associations dans ce domaine d’intervention: Fondation Louvain, Leuvens Universiteitsfonds, Télévie (RTL) – FNRS, Fondation Saint-Luc, Fonds pour la Chirurgie Cardiaque.
4 Environnement – Protection animale
Ce secteur a bénéficié de 4 % du montant total des dons et legs collectés par ces 54 associations en 2012-2013, soit une moyenne annuelle de 12 m €.
Deux associations – Greenpeace et WWF - ont récolté ensemble une moyenne annuelle de 1 m € émanant de legs, soit 2 % du total des legs collectés en 2012-2013 par les 54 associations.
Rappelons que ce secteur est probablement sous-représenté dans notre échantillon, qui ne prend par exemple guère en compte les résultats de Gaia et de Veeweyde.
D'autres classifications apporteraient d'autres éclairages intéressants
On aurait tort d'interpréter ces quelques résultats uniquement sur base du classement simplifié proposé ci-dessus.
D'autres regroupements permettent de mettre en valeur l'importance de certaines thématiques transversales.
Ainsi le secteur de la santé concerne-t-il tant des organisations actives en solidarité internationale, en initiatives locales ainsi que dans le domaine de la recherche. Elles bénéficient notamment d'atouts particuliers en termes de recettes croissantes issues de legs. Nous y reviendrons.
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