11 mai 2015 - L’Agence Limite et l’IFOP ont publié la quatrième édition du Baromètre des E-Donateurs en France, réalisée au départ d’une triple démarche :
L’enquète auprès des associations note diverses progressions (figure 1), ainsi qu'une série de points faibles:
Le référencement naturel sur le nom des associations reste excellent, au contraire des recherches sur la cause défendue, qui restent faibles.
Pas plus de 26% des associations pratiquent le référencement payant, soit une hausse de 15% par rapport à 2013.
Le test d'accessibilité en moins de 2 clics aux comptes de l’association (figure 2) produit un résultat qu’il serait intéressant de comparer au départ d’un échantillon de grandes associations belges.
Le questionnaire aux associations révèle que le pourcentage en valeur (euros) de la collecte de fonds sur Internet (hors AFM-Téléthon) est stabilisé à hauteur de 8,85 %, pour un montant de don moyen en ligne de 147 euros.
Peu d’associations pratiquent la collecte de fonds en ligne via les réseaux sociaux.
L'Agence Limite propose une analyse critique de l'étude sur son Blog, sous le titre: '4e baromètre e-donateurs LIMITE-IFOP : un secteur caritatif e-retardataire.'
Le diagnostic de l'agence est pour le moins sévère: "Face à l’émergence rapide de nouveaux acteurs sur le marché français de la collecte de fonds, pure players du web, organisations ou actions caritatives transfrontalières, établissements publics, écoles ou collectivités qui investissent dans un fundraising professionnel, crowdfunding d’entreprises engagées, etc., les dirigeants de la plupart des grandes associations ou fondations françaises semblent tétanisés."
Sous le Blog de l'Agence Limite apparait un commentaire acide, signé par Antoine Vaccaro, pionnier de la collecte française:
"Les responsables du secteur se sont toujours illustrés par leur suivisme et n'ont pas cru au mailing papier, ni au phoning, ni au street fundraising mais s y sont ralliés à la suite de quelques pionniers qui ont pris des risques.
Ce sera la même chose pour le e-don, avec l'émergence d'acteurs non encore repérés par les radars."
Source d'info:
Agence Limite - 'Baromètre des E-donateurs en France' (édition 2014), étude téléchargeable.
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9 février 2015 - Différents portail d’information rendent compte de l’actualité de la collecte de fonds au Royaume Uni, parmi lesquels le site de Civil Society.
Une récente contribution (25 janvier) signée par Deniz Hassan (Director Strategy, Clockwork Pie) analyse quelques-unes des méthodes et techniques innovantes qui semblent en mesure de renforcer de manière significative la générosité des donateurs britanniques
Tout n'est pas bon dans l'univers des innovations
L’auteur regrette que l’univers du don s’encombre d’initiatives novatrices qui ne correspondent guère aux attentes des donateurs, ou qui les mobilisent sur des transactions faciles (‘low ticket items’) mais peu rentables, telle la récupération de gsm usagés.
‘App-iness is not happiness’ : toute innovation sur base d'apps n'est pas bonne à prendre. Le segment des ‘giving apps’ compterait d'ailleurs pas mal de solutions sans avenir. Tel serait par exemple le cas de Snapdonate, autre solution qui ne correspondrait pas vraiment à un besoin réel des donateurs.
Regular giving on mobile
Deniz Hassan pointe le succès de ‘Mobilise’, la solution de don par sms qui a permis au Disaster Emergency Committee (DEC) de fidéliser, suite à l’appel d’urgence ‘Ebola’, nombre de donateurs au profit de ses 30 associations membres.
Réseaux sociaux
Le portail JustGiving offre depuis longtemps une panoplie de services aux nombreuses associations britanniques qui en font usage. Conscient de la montée en puissance des initiatives relevant du ‘challenge event fundraising’, Just Giving s’est enrichi depuis peu de diverses fonctionnalités dans le domaine des réseaux sociaux.
Vidéo
Les retransmissions vidéo sur le site Million Miracles, du moment où le bénéficiaire d’une opération de la cataracte recouvre la vue, ont permis à Sight Savers de doubler les dons en ligne. L’innovation génère un impact durable au service de la collecte de fonds, dès lors que la vidéo rapproche incontestablement donateurs et bénéficiaires.
Les fundraisers britanniques expérimentent nombre d’autres innovations probablement promises à un bel avenir, telle la formule Penny for London qui permet aux abonnés des transports publics londoniens de financer différents projets locaux.
Source:
Portail d'information 'Civil Society' - Deniz Hassan - 'New ways of giving: which will fly and which will die ?' (Civil Society, 26 janvier 2015) - lien direct
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France, 21 janvier 2015 - La newsletter du Cerphi (Centre d'Etude et de Recherche sur la Philanthropie) proposait dans son édition de janvier 2014 un résumé des interventions recueillies lors de la table-ronde réunie à l'occasion de la publication d'une 'Etude sur les financements innovants : Etat des lieux et perspectives'.
Le compte-rendu présentait un intéressant survol des principales innovations qui se sont succédées sur le marché français de la collecte de fonds.
Un état des lieux toujours d'actualité, que nous nous permettons de reproduire ci-dessous.
"Le 17 décembre 2013 a été restituée une étude qualitative, réalisée par le CerPhi, à l’initiative et avec la contribution de France générosités, du Crédit Coopératif et de l’Association Française des Fundraisers. (...) Il s’agissait de réaliser un premier état des lieux de l’innovation dans le domaine de la collecte de fonds, pour fournir au secteur des éléments de réponse aux nombreuses interrogations qui surgissent : Que recouvrent ces nouvelles approches, notamment du don financier, pour les associations et fondations ? Certaines d’entre elles apparaissent-elles comme prioritaires ? Comment favoriser l’innovation en matière de financement des causes solidaires ?
A la suite de la présentation de l'Etude sur les financements innovants par Chris OLIVIER (CerPhi), une table ronde a été animée par Jean-Marc PAUTRAS (Crédit Coopératif) qui réunissait plusieurs acteurs de ces financements innovants.
Parmi eux, Antoine VACCARO (CerPhi, FundraisingLab) a rappelé que le secteur de la collecte de fonds a été bousculé par plusieurs vagues d’innovations ces quarante dernières années. Les plus anciennes étaient véritablement « artisanales », comme cette émission télévisée en 1970 où les téléspectateurs avaient été invités par Pierre Bellemare à éteindre leur poste de TV pendant 2 minutes et où le nombre de promesses de don fut calculé à partir de la chute de consommation électrique mesurée par EDF. Plus récemment, le grand public a découvert le street-fundraising (collecte de rue par adhésion au prélèvement automatique). Mais de nouveaux outils émergent actuellement, que l’on peut répartir en deux grandes familles. Il y a d’une part la générosité embarquée (« embedded generosity ») qui s’intègre aux transactions quotidiennes et où le don est quasiment « indolore », comme dans le cas de l'arrondi solidaire. Il y a d’autre part la logique du financement participatif (« crowdfunding ») et plus généralement tout ce qui transite par les réseaux sociaux. L’objectif est ici de coupler le don à la mobilisation, en soutenant des projets plutôt que des organismes. Cet univers connaît un bouillonnement mais on ne dispose pas encore de chiffres précis…
Ghislain GARDARIN, Responsable du développement chez Greenpeace France, a rappelé que Greenpeace, refusant les subventions d’Etats et les dons d’entreprises, se fonde sur le principe d’un financement exclusif par ses membres (des particuliers adhérents). L’association a, en quelque sorte, inventé le principe du « street fundraising » lorsqu’en 1998, en Autriche, des collecteurs en porte-à-porte ont eu l’idée d’aborder les passants dans des lieux publics. Il rappelle d’ailleurs que la branche irlandaise a été contrainte de mettre un terme à ses activités, faute d’avoir pu trouver un « modèle économique » viable.
Valérie DAHER (ACF Développement) indique que le monde associatif a dépassé en 2011 la barre des 51% de financements privés et qu’il se trouve par conséquent « obligé » d’innover pour garantir sa pérennité. Elle rappelle qu’ACF Développement a toujours consacré une partie de son budget (autour de 1% de la collecte) à la R&D dans cette optique. En 2003, cela a abouti par exemple à la possibilité de collecter des titres restaurant (opération « Je déj, Je donne »). Elle incite les acteurs de la collecte à surveiller les travaux de l'International Fundraising Congress où les ONG du monde entier viennent présenter leurs innovations.
Benoît GRANGER (Association Financement Participatif France) explique que les pouvoirs publics se préparent à fixer des règles pour encadrer et favoriser le développement de ces nouveaux financements. Il souligne que les coûts de transaction du « crowdfunding » sont bien moindres que pour les méthodes plus traditionnelles. Il indique également que ce nouveau moyen permet d’instaurer un contre-don et de faire naître par là une « e-confiance », c’est-à-dire un lien virtuel avec les donateurs et les soutiens, qui se prolonge dans le monde réel. Il rappelle enfin que l’univers numérique où l’information circule instantanément contient en lui-même un garde-fou qui peut jouer un rôle d’autorégulation, dans la mesure où toute dérive ou pratique malhonnête serait immédiatement sanctionnée par le discrédit de ses auteurs.
Les intervenants s’accordent sur le fait qu’on s’achemine vers une hybridation des canaux de collecte, mobilisant les méthodes les plus innovantes sans abandonner les plus traditionnelles."
Extrait d'une communication publiée dans: Newsletter du Cerphi (janvier 2014)
La recherche 'Etude sur les financements innovants : Etat des lieux et perspectives' analyse les motivations de même que les freins à innover en fundraising, et présente différentes solutions innovantes ainsi que leurs enjeux:
Réalisée et publiée en 2013 par le Cerphi (Centre d'Etude et de Recherche sur la Philanthropie), à l’initiative et avec la contribution de France générosités, du Crédit Coopératif et de l’Association Française des Fundraisers, l'étude est consultable et téléchargeable sur le site du Cerphi.
Le crowdfunding connait à l'évidence un développement plus rapide en France que ce n’est le cas en Belgique.
Il y a lieu de distinguer trois catégories de plateformes de financement participatif, selon qu’elles fonctionnent sur base de prêts, sur une prise de participation au capital d’entreprises ou sur des dons avec ou sans contrepartie.
L’hebdomadaire Le Point présente à ce propos un intéressant état des lieux (lire) de ce nouveau mode de financement, dont nombre d’organisations françaises du secteur non-marchand profitent dès à présent.
Le dernier Baromètre français du crowdfunding, publié à l’initiative de Financement Participatif France (PFP), fournit d’utiles précisions quant à l’évolution des différentes formules de financement participatif, et quant aux principaux secteurs bénéficiaires: confer tableaux repris en fin d’article.
On peut y vérifier (confer dernier tableau en fin d'article) que les secteurs de la culture et de la solidarité profitent largement des formules basées sur le don, avec ou sans contrepartie.
Les acteurs de terrain précisent volontiers que la notion de contrepartie se limite dans nombre de cas à des propositions visant à associer symboliquement le donateur au projet qu’il contribue à financer. Le Comité de la Charte du don en confiance souhaite toutefois clarifier cette délicate question des contreparties, de manière à éviter une éventuelle contestation, par l’autorité publique, de l’avantage fiscal lié aux dons.
Citons, parmi les principales plateformes françaises de don en ligne : KissKissBankBank (également actif sur le marché belge), Ulule, HelloAsso et Arizuka.
La 9ième édition du Forum national des associations & fondations, qui s’est tenue à la mi-octobre, comprenait plusieurs sessions dédiées au crowdfunding.
Fabrice Carrega, coordinateur de la plateforme Arizuka, y fournit de précieuses indications quant aux critères de réussite en matière d’opérations de crowdfunding à finalité sociale. L’importance d’une solide préparation, notamment au plan de l’argumentaire et de l’identification des différentes cibles qui seront sollicitées au travers des réseaux sociaux, y fut particulièrement soulignée (confer slide ci-joint 'Ere de jeu - 5 conseils').
Le crowdfunding peut-il se substituer à la sphère publique ?
Les succès engrangés jusqu’à ce jour par la plupart des agences françaises de financement participatif soulèvent diverses questions, auxquelles la plateforme Financement Participatif France dédiera une session lors des 2ième Assises de la Finance Participative (Paris, 11 décembre) :
Le crowdfunding peut-il se substituer à la sphère publique ? Sommes-nous prêts pour le civic crowdfunding ?
Est-ce la solution au désengagement de l’Etat ? L’épargne citoyenne est-elle incontournable dans certains secteurs d’activité ?
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(1er semestre 2014)
Il arrive que de nouveaux supports de collecte ne reçoivent pendant longtemps qu’un accueil plutôt tiède de la part des donateurs.
Telle semble être la conclusion provisoire d'une enquête de la société Motivaction concernant le développement des dons mobiles par smartphone.
Le système de don par smartphone est opérationnel aux Pays-Bas depuis la mi-2013. La Croix-Rouge néerlandaise a déjà testé une application sur smartphone qui permet à ses bénévoles de collecter des dons en porte-à-porte, auprès de personnes qui reçoivent ensuite confirmation de la transaction au moyen d’un sms.
La plateforme VFI, organisation sectorielle des acteurs de la collecte aux Pays-Bas, organisait en juillet dernier une session d’information ‘Mobiel doneren'. Elle fut pour partie consacrée aux conclusions de l'enquête Motivaction, qui avait été réalisée pour le compte du groupe de presse Sanoma Media.
Résultats en demi-teinte
Le sondage indique qu’à l’heure actuelle seul 3% des néerlandais se disent intéressés par la possibilité d’effectuer un don par smartphone.
Mais 70% des personnes sondées n'ont pas même connaissance des possibilités de don par support mobile. L'enquête fait également apparaitre certaines réticences vis-à-vis de propositions concernant des Apps peu connus qu’il conviendrait de télécharger, et sur lesquels le donateur serait invité à encoder des données confidentielles (adresse, compte en banque, etc.).
L’extrême facilité du système, qui permet d'effectuer un don immédiatement et en tous lieux, semble même susciter un peu de méfiance plutôt que la confiance.
Motivaction reste cependant optimiste quant au développement futur du don par support mobile, à condition que les acteurs de la collecte investissent des moyens importants dans la promotion active de ce nouveau mode de collecte.
Geef mobiel
L’enquète de Motivaction confirme que la formule du don par sms (’Geef mobiel’) reste par contre très populaire.
Succès également pour la formule Flexdoneren créée par la société CM pour le compte d’Unicef-Nederland, qui permet au donateur par ordre permanent de suspendre facilement, via sms, son prochain versement mensuel. Cette formule suscite dès à présent beaucoup d’intérêt auprès des jeunes donateurs.
Sources:
- Société CM: site et article ‘Mobiel doneren: Zijn goede doelen en donateurs er wel klaar voor ?'
- Application néerlandaise de don mobile (mobiel doneren) 'Yourchapp'
- Plateforme GeefMobiel, développée à l'initiative de la VFI.
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