22 décembre 2015 - La dernière édition de l'enquête annuelle du bureau nfpSynergy fait état d'une diminution significative de la confiance des britanniques à l'égard des associations qui font appel à la générosité publique.
Le secteur de la collecte recule de cinq places pour se retrouver, derrière la BBC et la famille royale, en douzième position de la liste des principales institutions du Royaume-Uni.
Les associations actives en collecte de fonds avaient déjà atteint une copte de popularité exceptionnellement base en avril dernier, avant la médiatisation de plusieurs scandales liés aux pratiques abusives de sociétés commerciales qui sous-traitent certaines campagnes de collecte.
Source:
nfpSynergy - 'Trust in charities falls again' (lien)
Autre article sur le même thème: 'Royaume-Uni: renforcement de l'auto-régulation des acteurs de la collecte.'
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30 septembre 2015 - Le secteur associatif britannique s’est trouvé confronté à de violentes critiques au cours du premier semestre de l’année, suite aux scandales dénoncés par divers médias.
-> Lire les précédents articles sur le même thème:
Les autorités britanniques ont dès lors fait connaître leur détermination concernant une indispensable et profonde refonte des mécanismes de contrôle relatifs aux opérations de collecte de fonds.
La réforme annoncée devrait notamment entrainer une redéfinition assez radicale des missions imparties à la Charity Commission.
On se souviendra de ce que le Royaume-Uni compte par ailleurs deux structures associatives chargées d’autoréguler le secteur de la collecte : l’Institute of Fundraising et le Public Fundraising Regulatory Association (PFRA).
Nombre de représentants du secteur associatif ont reconnu au cours des derniers mois que les critiques adressées aux professionnels du fundraising, et plus particulièrement aux agissements de divers sous-traitants commerciaux (« fundraising agencies ») sont certainement pour partie fondées.
C'est dans ce contexte qu’il convient de situer la récente publication d'une important étude, intitulée 'Regulating Fundraising for the Future', mise en oeuvre en urgence à la demande du gouvernement et rédigée sous l'autorité d'un panel représentatif des principaux partis. Les auteurs du rapport ont travaillé sous la présidence de Sir Stuart Etherington, directeur du NCVO (National Council of Voluntary Organisations).
L'étude se base en grande partie sur les résultats d'une enquête menée auprès d'une centaine d'associations, et propose une réforme fondamentale des structures actuelles, en vue de restaurer la confiance des britanniques vis-à-vis des associations actives en collecte de fonds.
Les auteurs rappellent que le Fundraising Standards Board (FRSB) fonctionne au départ d'un Code Ethique dont les règles ont été définies par les professionnels du fundraising réunis au sein de l'Institute of Fundraising. Ils constatent que ce Code n'a dès lors pas suffisamment veillé à protéger les intérêts des donateurs les plus fragiles.
Ils considèrent en outre que le FRSB s'est trop souvent abstenu de dénoncer clairement certaines pratiques abusives.
Les auteurs appellent dès lors de leurs voeux la mise en place d'un nouvel organe d'autorégulation - 'The Fundraising Regulator' - en lieu et place du FRSB.
Cette nouvelle structure serait appellée à collaborer plus étroitement avec la Charity Commission. Elle accorderait un label de qualité aux organisations qui en respecteraient le code éthique, et serait co-financée par les 2.000 associations dont la collecte atteint minimum £ 100.000 sur base annuelle.
Le non-respect du nouveau Code Ethique serait désormais sanctionné par le retrait du label ainsi que par une interdiction provisoire de collecter des dons.
Commentaire de Sir Stuart Etherington, Président du collège d'experts (source NCVO):
‘Britain is a tremendously generous country, and people have enormous goodwill for charities.
But charities must not take that for granted. We seem to have found ourselves in a position where charities didn’t think hard enough about what it was like to be on the receiving end of some of their fundraising methods.
They thought too much about the ends and not enough about the means. This has been a clear wake-up call and now is the time to tighten the standards.
‘The current system of self-regulation has quite clearly failed to prevent serious breaches of trust and widespread dissatisfaction. I believe the changes we propose will be an effective way to reform the system.
‘The reality is that most people give to charities when they are asked to, rather than spontaneously, so charities do need to ask.
But they should inspire people to give, not pressure them to. We need to see a shift to long-term thinking where charities form meaningful relationships with donors. This will be a more sustainable approach.
‘I understand the public are frustrated when they feel they can’t easily control what they receive from charities.
The new Fundraising Preference Service will mean that the public have a reset button for communications from charities, ensuring they only hear from those they want to.
‘I am confident that charities understand the pressing need to restore confidence in fundraising and will back these proposals.’
L'annexe du rapport 'Regulating Fundraising for the Future' comprend une intéressante synthèse des réponses collectées auprès des professionnels de la collecte, concernant notamment les faiblesses des structures actuelles d'auto-régulation du secteur (figure ci-dessus) et les réformes prioritaires à envisager en matière d'autorégulation du secteur (figure ci-contre).
Pour plus d'infos:
'Regulating Fundraising for the Future', rapport téléchargeable sur le site du NCVO.
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L’A.E.R.F. (Association pour une Ethique en Récolte de Fonds) regroupe une centaine d’associations bénéficiaires de la générosité des belges. Ses membres s’engagent à développer leurs activités en matière de levée de fonds dans le respect du Code Ethique de cette organisation.
-> Lire: 'A.E.R.F. - Assemblée générale 2014'
Plusieurs grandes associations françaises ont également mis en place, il y a tout juste 25 ans, un organisme indépendant des pouvoirs publics et pourvu d’une mission de contrôle de l'appel à la générosité publique.
Les moyens d’action du Comité de la Charte sont bien plus conséquents que ceux de l’A.E.R.F., puisque le Comité de la Charte fonctionnait en 2014 sur base d’un budget annuel de 710.000 €, alimenté par les cotisations des 80 organisations agréées.
Ses activités sont soutenues par un staff de six permanents épaulés par 131 bénévoles, parmi lesquels 100 contrôleurs des comptes.
"La vigilance reste de mise"
Le Rapport d’Activités 2014 de la plateforme française (disponible en téléchargement) offre un excellent résumé de ses objectifs et moyens d’action.
Gérard de la Martinière, Président du Comité, souligne dans le Rapport Moral combien la vigilance du Comité de la Charte reste de mise, dans un contexte de risque élevé : « La vigilance reste de mise pour notre rôle de ‘tiers de confiance’, afin de détecter de façon précoce les troubles de gouvernance, les faiblesses de contrôle interne ou les déviations éthiques qui pourraient provoquer des scandales dévastateurs dans un univers fortement médiatisé. »
Nouveaux chantiers
Le Président du Comité constate à l’occasion du 25ième anniversaire de la plateforme que celle-ci fonctionne avec une belle régularité, mais que de nouveaux chantiers seront prochainement ouverts aux fins de tenir compte de l’environnement très évolutif de la collecte de fonds.
L’organisation travaille actuellement à modernisation du référentiel de déontologie, rendu peu lisible du fait d’une succession d’ajouts introduits au cours des dernières 25 années.
D’autres chantiers concernent la gouvernance des organisations, la transparence des politiques de rémunération et la régulation des nouveaux modes de collecte.
Le Comité de la Charte a également participé à une réflexion menée en concertation avec la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes et l’organisme certificateur alternatif Ideas, en vue d’élargir l’offre de labellisation aux organisations de taille moyenne.
La plateforme a enregistré trois nouvelles organisations agréées dans le courant de l’année 2014, tandis que l’Association Française des Sclérosés en Plaque a quitté le Comité.
Pour plus d’infos:
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24 juin 2015 - Les acteurs de la collecte du Royaume-Uni sont confrontés depuis plusieurs semaines à une forte médiatisation de divers contentieux relatifs à des techniques de fundraising jugées inutilement agressives.
-> Lire ‘Royaume-Uni: contestation des techniques de collecte trop intrusives‘
Aux accusations lancées suite à l’affaire Olive Cooke s’ajoutent diverses critiques relatives aux pressions abusives exercées à l'encontre des donateurs dans le cadre de campagnes d’appels aux dons sous-traités auprès de call-centers commerciaux.
Le programme 'Dispatches' de la chaine TV Channel 4, qui avait abordé cette question dans le cadre d'un reportage diffusé au mois d'août 2014, annonce la diffusion prochaine des résultats d'une seconde enquête consacrée au même sujet.
Diverses propositions visant à renforcer les mécanismes d’auto-régulation du secteur sont actuellement en cours de discussion, dans le cadre d’un débat public nourri par les prises de position de différents médias, ainsi que des autorités politiques et des instances professionnelles du secteur.
Fusion prochaine des organes d'auto-régulation ?
C'est ainsi que le Daily Mail (03/06/2014) se prononce en faveur de la mise en place d’une seule structure d'auto-régulation du secteur de la collecte, en lieu et place des trois organisations actuelles: Public Fundraising Regulation Association (PFRA), Fundraising Standards Board et Institute of Fundraising.
Cette proposition est également soutenue par Paul Stallard, président de la PFRA.
Révision du 'Code of Fundraising Practise'
William Shawcross, président de la Charity Commission, le principal organe de régulation des pouvoirs publics, comprend et partage les préoccupations légitimes du public à propos de certaines évolutions récentes en matière de ‘direct fundraising’.
Il se prononce en faveur d'une révision en profondeur du ‘Code of Fundraising Practise’.
La forte médiatisation de l’affaire Olive Cooke a incité le Fundraising Standards Board (FRSB) à publier en urgence un ‘Interim Investigation Report’ qui liste huit dispositions que l’instance auto-régulatrice du secteur entend mettre en place prochainement:
Pour plus d'infos
FRSB - 'Interim Investigation Report' (09/06/2015) - document téléchargeable
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3 juin 2015 - Olive Cooke, veuve âgée de 92 ans, était une 'poppy seller' fort connue et respectée de son vivant, du fait de son engagement bénévole au service de de la Royal British Legion, organisation au profit de laquelle elle vendit quelque 30.000 coquelicots en 76 ans.
Elle se suicida il y a quelques semaines, en se jetant du haut d'un pont à l'avant-veille du V-Day, date anniversaire de la victoire de 1945 qui est fort célébrée au Royaume-Uni.
Différents organes de presse, se basant sur les propos de certains proches, firent état de ce que le désarroi de cette personne âgée et isolée avait être aggravé par le fait qu'elle souffrait d'être inondée d'appels aux dons envoyés par nombre d'associations.
La famille d'Olive Cooke s'employa à relativiser ces allégations, soulignant que la défunte souffrait d'un état dépressif chronique.
Ce tragique fait divers fut commenté par l'ensemble de la presse britannique.
C'est ainsi que le Daily Mail recueillit des témoignages de donateurs se plaignant de recevoir un déluge de courriers ("begging letters") émanant d'associations.
Le quotidien investigua le secteur des sociétés commerciales qui prospectent de nouveaux donateurs pour le compte d'associations, analysant notamment les pratiques des sociétés The Data Partnership et Communication Avenue.
L'enquête du Daily Mail établit notamment que les sollicitations téléphoniques organisées pour le compte de certaines associations au départ de call-centers situés à l'étranger ne respectent pas certaines règlementations britanniques en matière de protection des consommateurs, dont le Telephone Preference Service.
Le débat alimenté par divers médias mobilisa bientôt le monde politique.
Le Parlement britannique s'empara du sujet, à l'initiative du Président du Parlement puis de divers élus au nombre desquels Nigel Evans, député Conservateur, qui proposa d'emblée qu'on interdise aux associations d'échanger des listing de donateurs.
Rob Wilson, Ministre en charge de la société civile, convoqua les représentants des organes de régulation des acteurs de la collecte, dont il dit attendre une série de décisions destinées à restaurer la confiance vis-à-vis des associations qui font appel à la générosité publique.
Une première rencontre avec des représentants du Fundraising Standards Board, de l'Institute of Fundraising et du Public Fundraising Regulatory Association s'est déroulée le 2 juin.
Le Fundraising Standard Board s'est immédiatement engagé à mener une enquête approfondie concernant les pratiques dénoncées par divers médias.
Interrogé par Third Sector, le directeur Fundraising d'Oxfam U.K., qui travaillait précédemment pour l'Unicef, estime qu'il est temps de reconnaître que ces polémiques traduisent le mécontentement réel, bien que diffus, d'un nombre croissant de donateurs qui se sentent en quelque sorte victimes de "bad fundraising machines".
Tim Hunter propose que les associations adoptent une attitude plus proactive face à cette situation. Il est d'avis qu'elles gagneraient à apporter elles-mêmes, sans plus tarder, des réponses concrètes face aux reproches qui leur sont adressés, plutôt que de s'abriter derrière les codes de conduite des différents régulateurs.
"The sector needs to take a long hard look at itself. I wouldn’t want to be in the camp that is saying we can all go back to business as usual."
Le directeur Fundraising d'Oxfam U.K. cite à titre d'exemple la question relative à l'option 'opt-out', que la plupart de mailings associatifs ne mentionnent qu'en petits caractères.
Il souligne par ailleurs l'intérêt de la proposition de directive européenne en matière de respect de la vie privée, dont l'adoption garantirait une meilleure protection des donateurs concernant l'usage de leurs données personnelles.
Et de préciser qu'Oxfam a déjà précédemment renoncé aux échanges de fichiers de donateurs.
Sources d'infos:
Autre article sur le même thème: 'Assaillis d'appels aux dons'
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