24 avril 2015 – Produite à l’initiative de la CAF (Charities Aid Foundation), la dernière édition du rapport annuel UK Giving avance une série de constats concernant l’évolution de la générosité des britanniques dans le courant de l’année 2014.
L’étude est basée sur une enquête face-to-face auprès de 5.068 ménages.
Le questionnaire de cette édition a été modifié en vue de diminuer le risque de sur-représentation des réponses positives en termes de générosité.
Le rapport UK Giving 2014 évalue à quelque £ 10.6 billion le montant annuel des dons des britanniques sur l’année 2014.
Cette estimation fait apparaître une diminution de 4% des dons par rapport à l’année 2013 (£ 11 billion), en tenant compte de l’inflation.
Le CAF a procédé à un travail de recalibrage des données issues des précédentes éditions de l’étude UK Giving.
Il en ressort que la générosité en termes de dons a atteint un maximum en 2005 (£13.2 bn) avant de se stabiliser à un niveau inférieur: £10.7bn (2006), £13bn (2010), £11.2bn (2011), £10.2bn (2012) (figure 1).
On notera cependant que la publication du précédent rapport UK Giving avait alimenté des controverses, du fait de divergences entre l'estimation établie au départ de sondages et les résultats financiers produits par diverses grandes associations actives dans la collecte.
Sources:
UK Giving 2014 – An overview of charitable giving in the UK during 2014 (Charities Aid Foundation, April 2015), document téléchargeable ici.
Liste des autres articles d’actualité sur le même thème: Générosité publique: chiffres-clés (International)
19 avril 2015 - La Fondation de France (Observatoire de la Générosité) et le CerPhi publient une intéressante étude comparative, qui tente d’établir des points de comparaison entre une dizaine de pays d’Europe de l’Ouest : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède, Suisse.
La première partie de l’étude propose des points de comparaison à propos des dons des particuliers.
Les auteurs sont conscients de ce que leurs constatations doivent être interprétées avec prudence, du fait que nombre de statistiques nationales ne sont guère harmonisées au niveau européen.
Le Tableau 1 confirme d’emblée l’apport déterminant des donateurs britanniques.
La générosité des belges y est malencontreusement évaluée à hauteur de 174 millions d’euros, une sous-estimation qui ne correspond qu’aux dons et legs collectés par 284 associations belges (Fundraisers Forum, 2013).
Les pays qui combinent un nombre élevé d'habitants et une forte générosité compteraient plus de vingt millions de donateurs (Pologne, Allemagne), voire plus de 25 millions (Royaume-Uni, France).
Les statistiques nationales laissent entrevoir une augmentation significative de la population donatrice dans certains pays (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Pologne), tandis qu’elle baisserait ailleurs depuis plusieurs années (Italie, Royaume-Uni).
L’étude propose une estimation de la proportion de donateurs dans la population nationale, sur base de sondages réalisés dans chacun des pays (Tableau 2).
Des données issues de sondages ne présagent toutefois en rien des montants effectivement collectés dans les pays concernés.
Concernant les dons moyens annuels (Tableau 3), les auteurs proposent un tableau dont ils précisent que les données relatives à la France, la Suisse et la Belgique sont surévaluées.
En comparant le don moyen au PIB par habitant (Tableau 4 ci-dessous), on dispose d’une estimation relative au poids économique que représente l’engagement philanthropique de la population par rapport à la richesse totale du pays.
Le Royaume-Uni confirme son statut de pays le plus généreux, à la fois en volume de dons et en part de la générosité rapportée au PIB, loin devant les pays suivants.
Les Pays-Bas sont à la fois le premier pays en pourcentage de population donatrice, et le deuxième pays en part de la générosité individuelle rapportée au PIB.
Les données concernant l’Allemagne placeraient ce pays en seconde position avant les Pays-Bas (0,33% du PIB), si on additionait aux dons le montant de l’impôt national versé par nombre de contribuables en faveur des Eglises et œuvres religieuses.
Les auteurs rappellent que le Royaume-Uni et la France bénéficient de dispositifs fiscaux particulièrement avantageux en matière d’incitation à la générosité.
Les donateurs britanniques bénéficient de deux incitants complémentaires :
D’aucuns considèrent que l’ensemble des incitants proposés au Royaume-Uni contribuent à augmenter le don moyen des donateurs sans pour autant mobiliser de nouveaux donateurs.
La Suède compte de nombreux donateurs, mais de faibles contributions. Le contraste entre le pourcentage élevé de donateurs (64 %) et le faible montant de leurs contributions pourrait s’expliquer par un fort engagement des suédois sous forme de cotisations en faveur de nombreuses organisations d’intérêt général.
L’Espagne se distingue surtout par une générosité des plus aisés. La propension au don se concentrerait davantage parmi la minorité d’espagnols qui ont les moyens de donner, à l’inverse de pays - tel que les Pays-Bas – où la pratique du don est plus démocratisée.
Les chercheurs observent que les trois pays de la zone étudiée où les habitants jouissent des plus hauts montants de PIB/habitant occupent le bas de classement quand on rapporte le don moyen au PIB/habitant: Suisse (7ième position), Suède (8ième position), Pays-Bas (6ième position).
Dans ces trois pays, les inégalités sociales sont moins marquées que dans le reste de l’Europe. Les chercheurs émettent pour hypothèse que la propension à la philanthropie pourrait être alimentée par un contexte où les inégalités sociales sont les plus prégnantes. Les donateurs de ces pays seraient davantage confrontés aux besoins des personnes vulnérables et aux difficultés que peut avoir la société à y répondre.
L’étude propose par ailleurs trois chiffres-clés concernant les dons des particuliers en Europe, en se risquant à les comparer avec des données relatives aux USA :
Pourcentage de donateurs au sein de la population:
Total des dons des particuliers:
Part des dons par rapport au PIB :
Source:
'Panorama de la philanthropie en Europe' – Etude comparative réalisée par la Fondation de France et le Cerphi (2015)
Pour plus d’infos :
Autres articles d'actualité sous Archives 2013-2015 - Dons & legs: chiffres-clés
9 mars 2015 - Publié à l’initiative de la société Blackbaud, l’édition 2014 du Charitable Giving Report analyse l’évolution récente de la générosité du peuple américain.
L’étude est basée sur un échantillon de 4.798 associations qui ont collecté un montant global de 16,2 milliards de dollars durant l’année 2014.
Au contraire des deux années précédentes, les américains n'ont guère été mobilisés en 2014 par des événements susceptibles d'encourager une mobilisation exceptionnelle de la générosité publique.
La relance économique a toutefois permis de clôturer l’année sur une augmentation de 2,1% des dons. La hausse profita surtout aux petites associations (figure 1).
Les dons en ligne ont connu une croissance plus élevée (+ 8,9%) que l'augmentation moyenne. Elles représentent 6,7% de la générosité publique. Les institutions d’enseignement supérieur enregistrent 16,6 % de contributions versées en ligne.
L’engouement du public américain en faveur de l’Ice Bucket Challenge a placé le mois d’août 2014 en deuxième position (11% des dons de l’année) derrière le mois de décembre (18%). L'Ice Bucket Challenge généra beaucoup de dons en ligne (en faveur de l'ALS), de même que la campagne collective #GivingTuesday, à laquelle nombre d'associations participèrent au mois de décembre.
Croissance par domaine d’intervention
La plus forte croissance sectorielle (9,3 %) fut enregistrée par le secteur ‘Public and Society’, qui regroupe les organisations actives en matière de 'civil rights, civil liberties, consumer rights and community and economic development' (figure 2).
Source :
Blackbaud – Le rapport ‘Charitable Giving Report 2014’ (USA) est téléchargeable.
Un second rapport, intitulé Giving USA 2014, apporte un éclairage complémentaire concernant les principales sources de la générosité publique, estimées au départ des résultats de l'année 2013 :
La générosité publique s'élèverait à 2% du PNB (Produit National Brut).
Le rapport confirme la tendance haussière en matière de générosité du peuple américain, laquelle se poursuit depuis plusieurs années (figure ci-contre).
Il propose une estimation des principales catégories d’organisations bénéficiaires (figure ci-dessous).
Source:
Giving USA 2014 (document téléchargeable)
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3 mars 2015 - Le dernier rapport de Legacy Foresight révèle que le secteur associatif britannique a bénéficié dans le courant de l’année 2014 d’une augmentation de presque 10% des revenus issus de legs.
L’estimation est établie au départ des résultats d’un panel de 76 associations membres du Legacy Monitor Consortium, qui ont collecté 1,25 bn £, soit une moyenne de 58.300 £ par organisation.
La valeur résiduelle des testaments en faveur de causes philanthropiques se compose aux deux tiers de terres et autres biens immobiliers.
Meg Abdy, directeur de Legacy Foresight, précise d'ailleurs dans un article de Third Sector Fundraising que l’augmentation enregistrée en 2014 est surtout liée à la remontée sensible des prix du secteur immobilier.
Un article du NCVO publié sous le titre ‘How much does the voluntary sector receive in legacy income ?’ précisait que 9.525 associations ont bénéficié de recettes issues de legs durant les années 2011/2012, pour un montant moyen de £ 207.000.
7% des britanniques laissent à leur décès un testament comprenant des dispositions en faveur d’une organisation philanthropique.
La répartition des legs profite principalement aux plus grandes organisations (voir figure ci-contre).
Le TOP 10 des principales organisations bénéficiaires donne à penser que le public britannique reste sensible à certaines causes et thématiques spécifiques au Royaume-Uni, telles que la protection animale et la préservation du patrimoine (voir figure ci-dessous).
Sources:
Lire également: 'Legs: stabilisation puis croissance du marché britannique.'
Autre lien utile: plateforme 'Remember a charity'
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France, 11 janvier 2015 - Un récent article de La Dépêche (28/12/2014) confirme la bonne tenue du marché français de la collecte de fonds.
Plusieurs indicateurs semblent justifier cet optimisme :
Le mécénat financier, déjà en baisse depuis 2012, continue de s’affaiblir.
Cette moindre mobilisation du monde de l’entreprise semble être compensée par une plus grande implication dans un nombre croissant d’initiatives relevant du mécénat de compétences, notamment dans le cadre du réseau ADN (Agence du don en nature).
En matière de perspectives à plus long terme, Antoine Vaccaro prédit un renforcement de trois vecteurs de générosité : les legs, la philanthropie ‘du vivant’ - c'est-à-dire créer sa fondation pour exercer sa propre solidarité - et les nouvelles technologies.
Bruno Viard, professeur, auteur de « Les trois neveux ou l'altruisme et l'égoïsme réconciliés » ( PUF), rappelle volontiers que la générosité est capricieuse : on préfère en général donner à ceux qui sont proches de soi et qui nous ressemblent.
Sources:
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