17/12/2018 - L’évolution de la générosité des belges n'est guère facile à cerner, faute d’analyses statistiques rigoureuses, élaborées sur base de données récentes et fiables.

1 Statistiques du SPF Finances

Les chiffres publiés à l’initiative du SPF Finances ne concernent que les contributions émanant de donateurs qui ont bénéficié d’une attestation fiscale. 
Les dernières statistiques disponibles se rapportent à l’année 2012, et ont fait l’objet d’une analyse réalisée à l’initiative de Philippe Defeyt (IDD - Institut du Développement Durable).

Liens vers 
Article ‘IDD: indicateurs relatifs à la générosité des belges’

On précisera toutefois que différentes recettes provenant de la générosité publique ne sont pas prises en compte par les statistiques du SPF Finances:

• versements dans le cadre de campagnes de collecte comprenant une vente (objets, achat de tombola, etc) ou la participation à un événement fundraising

• dons que les contribuables ont omis de mentionner sur leur déclaration fiscale

• dons qui n’atteignent pas le total annuel de minimum 40€ par contribuable et par association bénéficiaire

• contributions versées aux organisations qui ne sont pas agréées en matière de réduction d’impôt pour les dons de minimum 40 €.
  Cette dernière catégorie concerne quelques grandes organisations, notamment confessionnelles (Missio, Aide à l’Eglise en Détresse, etc.), ainsi que nombre de petites associations engagées dans des actions de proximité ou dans divers micro-projets relevant de la solidarité internationale (‘4ième pilier’ ou ‘vierde pijler’).

2 Portails d'information financière
AERF, Donorinfo et Acodev (ONG Livre-Ouvert)

Plusieurs initiatives s’efforcent d’encourager la transparence financière des organisations qui font appel à la générosité publique. 
Ainsi les sites de l’AERF (Association pour l’Ethique en récolte de fonds), de Donorinfo et d’Acodev ‘Livre Ouvert / Open Boek’ proposent-ils de nombreuses fiches d’information financière concernant quelques centaines d’associations.
Ces sources d’information n’ont pas été principalement conçues dans un but d’analyse statistique, mais elles fournissent de précieuses informations concernant l'évolution de la collecte de certaines catégories d’associations.

AERF

L’AERF (Association pour l’Ethique en récolte de fonds) publie chaque année une ventilation détaillée des recettes et dépenses en fundraising d'une centaine d’associations membres de cette plateforme, dont l’admission en qualité de membre nécessite notamment l’agrément du Ministère des Finances en matière d’octroi d’attestations fiscales.
Publication: 'La générosité des belges' – exposé d'Erik Todts (AERF, 26-07-2013) sur base des données du SPF Finances, document téléchargeable ici.

Donorinfo

Le portail d'information Donorinfo publie des fiches d’information détaillées concernant plus de 200 organisations philanthropiques qui satisfont au critère "aide aux personnes dans le besoin".
L'organisation publie chaque année une estimation de l'évolution de la générosité publique, basée sur l'échantillon d'associations dont elle publie une synthèse des comptes annuels.

Portail d'information 'ONG Livre ouvert – NGO Open boek’

Le site ‘ONG Livre ouvert – NGO Open boek’, créé à l’initiative des plateformes Acodev et NGO-Federatie, se donne pour mission de démontrer le souci de transparence des ONG actives dans le secteur de la solidarité internationale. 
Les deux plateformes ont constaté que les recettes issues de la générosité publique s'étaient accrues de 9% en 2013 par rapport à l'année précédente. L'importante collecte de fonds de fin 2013, suite à la la catastrophe climatique aux Philippines, est à l'origine d'une part majeure de cette augmentation des dons.
Le site 'ONG Livre Ouvert - Open Boek' n'est malheureusement plus à jour depuis quelques années.

-> Lien vers article ‘ACODEV & NGO-Federatie: générosité en hausse’

3 Générosité publique '2016-2017': Baromètre de la générosité publique

L’analyse statistique proposée à l'initiative de l'asbl Give Wisely sur le site Fundraisers Forum (voir article) se base sur un échantillon plus diversifié d’organisations, et réussit pour partie à intégrer les résultats de la plupart des grands acteurs de la collecte.
Sa mise en oeuvre a été grandement facilitée par le travail pionnier des trois platesformes sus-mentionnées (AERF, Donorinfo, 'ONG Livre ouvert - Open boek'), mais a également bénéficié de la collaboration bienveillante d'organisations non-recensées par ces trois portails.

• Estimation globale (années 2015-2016)
  La dernière version de l’estimation du Fundraisers Forum (décembre 2016) se base sur un échantillon de 281 associations totalisant 367 millions d’euros en dons et legs (2013).
• Estimation partielle 2016-2017 (Top 30 des ONG francophones)
  -> Baromètre de la générosité publique 2016-2017
        - TOP 30 des acteurs de la collecte en Belgique francophone (lien)
        - TOP 30 des acteurs de la collecte en Belgique néerlandophone: estimation disponible le 22/12/2018
        - Estimation globale (années 2016-2017): estimation disponible mi-février 2019

4 Autres informations statistiques en rapport avec la générosité publique:

Lien vers la liste des articles sous Rubrique 'Générosité publique: chiffres-clés'

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Wealth-X and UBS World Ultra Wealth Report 2013: les 'super-riches'
Une récente étude internationale publiée par la société Wealth-X, avec le concours de la banque UBS, indique que le monde n’a jamais compté autant de ‘super-riches’, c’est-à-dire de personnes dont le patrimoine s’élève à minimum 30 millions de dollars, soit 24,2 millions d’euro.

La Belgique comptait 810 super-riches en 2013, alors qu'au niveau global un total de 211.000 grandes fortunes détiennent ensemble 13% de la richesse mondiale.

Le patrimoine que l’étude internationale de Wealth-X a permis de cartographier comprend des entreprises privées, pour une valeur totale estimée à 13.000 milliards de dollars, et surtout des participations boursières pour un montant total deux fois supérieur.

L’augmentation de 7% sur un an du patrimoine des grandes fortunes est principalement liée à la remontée des actions sur les principaux marchés financiers.

La plupart des grandes fortunes se sont constituées récemment (66% 'self-made') plutôt qu'héritées (18%) ou mixtes (voir tableau ci-joint).

Une croissance significative du nombre de super-riches est observée dès à présent en Afrique (+ 8% en un an), et devrait à l'avenir s’accélérer en Asie.

 Wealth-X And Arton Capital Philanthropy Report 2014: l'engagement philanthropique

Un deuxième rapport de Wealth-X ('Wealth-X And Arton Capital Philanthropy Report 2014') apporte d’intéressantes précisions concernant l’engagement philanthropique des super-riches (confer tableau ci-dessous). L'intérêt majeur des philanthropes vis-à-vis de réalisations relevant de l'enseignement supérieur (29% de la valeur des dons) préfigure peut-être une tendance que la mise en place d'équipes de fundraisers au sein des universités belges vise à encourager.
Mais il se peut que les conclusions de l’étude reflètent davantage la sensibilité et les préoccupations des grandes fortunes issues de pays de tradition anglophone.

‘New money’ : de nouvelles fortunes bientôt au service de projets sociétaux ?
La revente par Marc Coucke de la société Omega Pharma a incité la presse néerlandophone a s’interroger sur l’évolution des fortunes récemment acquises sur base de la réussite professionnelle de divers entrepreneurs flamands.
Philippe Bodson, cité dans De Standaard (15 novembre) notait à ce propos que, principalement en Flandre, nombre de jeunes capitaines d’industrie ne se risquent pas à conserver l’entreprise performante qu’ils ont développée en peu d’années. Beaucoup estiment plus sûr de s’en séparer aux fins d’encaisser sans plus tarder une plus-value qui n’est actuellement soumise à aucun prélèvement fiscal. D'où le titre de l'article: 'De meerwaardekampioenen'.
L'article du Standaard cite, à titre d'exemple, nombre d'épisodes plus ou moins récents relatant diverses cessions d'entreprises familiales.

Ces entrepreneurs se dégagent ainsi de leur business initial bien avant l'age de la pension, et réinjectent souvent une partie des capitaux ainsi libérés dans de nouvelles start-ups.
D'aucuns estiment que ce vivier de fortunes récentes ('new money') compte des investisseurs disposés à participer le cas échéant au développement d'initiatives à finalité sociale, surtout si celles-ci apportent la preuve de leur impact social. On pense notamment aux réalisations qui s'inscrivent dans les démarches de type 'social entrepreneurship', 'social bonds' ou 'venture philanthropy'.
On notera cependant que ces nouveaux modèles d'investissement philanthropique sont souvent décrits et commentés dans le cadre de journées d'étude, alors que les applications concrètes se développent principalement dans divers pays anglo-saxons, et bien peu au niveau belge.

Source : Wealth-X
- Wealth-X and UBS World Ultra Wealth Report 2013
- Wealth-X and Arton Capital Philanthropy Report 2014
- De Standaard (15 novembre): 'De meerwaardekampioenen'

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L’IWEPS publie un ouvrage collectif sur le Baromètre social de la Wallonie, qui rassemble une série d’analyses réalisées à partir des données des enquêtes 2012 et 2013. Ce sondage interroge les citoyens sur de nombreuses questions de société. Son caractère récurrent permet de retracer l’évolution des perceptions et valeurs des Wallons et de mieux comprendre les changements.

Fin 2012, ce sont donc près de 1300 citoyens qui ont été interrogés sur l’ampleur de leur participation à la vie sociale, culturelle, politique de leur région, ainsi que sur d'autres thèmes tel que le degré de confiance qu’ils accordent aux institutions. Un document de synthèse est dès à présent téléchargeable sur Internet.
Les résultats ne manqueront pas d'intéresser tout qui se préoccupe d'identifier les tendances significatives en termes d'engagement associatif.

Le Baromètre indique par exemple qu'en 2012, plus d’un citoyen sur deux (54%) se déclare membre d’au moins une association, qu’elle soit culturelle, humanitaire, sociale, politique ou de loisirs. A titre illustratif, selon les dernières données de 2008 de l’enquête EVS (European Values Survey), le taux d’adhésion chez nos voisins français est assez faible : 38% des personnes interrogées se déclarant membre d’au moins une association.

L’analyse du type de participation associative révèle que le taux d’adhésion aux associations culturelles et aux associations de loisir est le plus important : 35% en 2012.
L’appartenance à une association politique ou syndicale concerne 23% des citoyens interrogés, mais il est utile de souligner que cette forme d’engagement a connu une baisse importante au cours des dix dernières années.
Une analyse détaillée de ces premières observations révèle que l’affiliation à une association politique ou à un parti politique concerne à peine 5% des citoyens en 2012 alors qu’ils étaient 10% en 2003.
Enfin, on soulignera que 15% des personnes interrogées en 2012 déclarent être membres d’au moins une association sociale ou humanitaire.

La participation associative en Wallonie ne semble pas être une participation de type passive où l’adhésion serait finalement la seule expression de l’engagement. Il est,en effet, intéressant de souligner le côté « engagé » dans l’adhésion à une association puisque plus de la moitié des citoyens (57%) qui sont membres d’une ou plusieurs associations déclarent avoir déjà exercé des activités de bénévolat dans le cadre de leur engagement associatif.

Source: IWEPS (Institut wallon de l'Evaluation, de la Prospective et de la Statistique): synthèse du 'Baromètre Social' en téléchargement.

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L’Institut pour un Développement Durable (IDD) a publié en octobre 2014 une note destinée à réactualiser les indicateurs financiers publiés par l’IDD en 2010 sous le titre « Indicateurs de la générosité des belges ».
Les résultats se basent pour l’essentiel sur les statistiques des libéralités fiscales publiées par le SPF Finances.
Ils ne prennent dès lors guère en compte les versements dont le total n’atteint pas le seuil minimal de 40€ par an, ni le produit de ventes ou d’événements à finalité de collecte.

Les dernières données disponibles concernent l'année 2012, et ne prennent dès lors guère en compte l'évolution 2012-2013, dont nous rendons compte dans un autre article. 

L’étude réalisée par Philippe Defeyt pour le compte de l'IDD confirme diverses évolutions des libéralités fiscales :

• le maximum historique a été atteint en 2012 avec un total de 174 millions (aux prix de 2014)
• les trois dernières années pour lesquelles on dispose de données sont des crus exceptionnels, en particulier pour 2010 et 2012, malgré la crise économique qui a débuté en 2008 (Figure ci-contre - Libéralités fiscales 1995-2012).
• même s’il est difficile d’isoler les différents facteurs explicatifs de ces évolutions on peut penser que, contrairement aux craintes exprimées à l’époque, le relèvement en 2011 de 30 à 40 € par an du minimum de libéralités pour bénéficier de l’avantage fiscal n’a pas eu d’effet négatif sur les dons.
• si la tendance générale est à l’augmentation, les libéralités fiscales connaissent d’importantes fluctuations à la hausse – liées à des événements exceptionnels comme le tsunami de fin 2004, avec hausse des dons en 2005, ou le tremblement de terre en Haïti en 2010 – suivies d’un recul.
• La libéralité moyenne par contribuable donateur se situe aux environs de 250 € pour toutes les tranches de revenu imposable situées entre 10.000 € et 75.000 € (figure ci-dessous  'Libéralité moyennes.
  Elle passe à un peu plus de 500 € pour la tranche de revenu imposable situé entre 150 et 250 mille €. La libéralité moyenne est de 1.359 € pour la tranche de revenu imposable entre 250.000 € et un million et de 5.923 € au-delà du million € (figure ci-dessous  'Libéralité moyenne - Revenus de 2012').
• La proportion de contribuables donateurs augmente avec le niveau du revenu imposable. Mais même au-delà du million de revenu imposable la proportion est inférieure à 60% (figure ci-dessous: 'Proportion de contribuables en fonction du niveau de revenu imposable)
• Sur le long terme (période 1995-2012), la croissance des libéralités fiscales dépasse celle du revenu disponible total des ménages.
  Les performances de 2010 à 1012 sont d’autant plus remarquables que le revenu disponible réel des ménages est alors en recul (figure ci-dessous: 'Libéralités fiscales et revenu disponible').

Source:
Institut pour un Développement Durable  (IDD) – ‘La crise n’a pas entamé la générosité des belges’ (Philippe Defeyt, oct. 2014) - document téléchargeable

Lien vers tous les articles d'actualité recensés sous Archives 2013-2015 - Dons & legs: chiffres-clés

Statistiques publiées par l'IDD 'Indicateurs de la générosité des belges' (oct. 2014):

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