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" L'aide internationale à affaibli Haïti. "

Les éditions du 6 janvier de l'hebdomadaire Knack consacrent un reportage à la situation dramatique à laquelle les haïtiens sont confrontés, six ans après le tremblement de terre qui couta la vie à pas moins de 222.000 habitants.

Le pays est à présent déstabilisé du fait d’échéances électorales qui semblent difficiles à respecter, à cause de fraudes diverses qui entachent le processus électoral.
Pierre Marie Boisson, un économiste haïtien qui fait autorité, dénonce la démarche populiste du président Martelly et de son gouvernement qui n’ont guère réussi à attirer les indispensables investissements étrangers.

On évalue à 2 milliards de dollars le montant annuel des contributions transmises par les haïtiens expatriés à leurs compatriotes restés au pays.
Cet apport aide bien mieux la population locale que l’aide internationale, dont on estime que maximum 25% bénéficie aux plus pauvres.

L’importante classe moyenne, qui avait pu se constituer grâce aux emplois créés par les organisations humanitaires internationales, se désagrège inexorablement depuis le départ de ces ONG.

Les dons massifs de vêtements dont le pays a bénéficié lors du séisme a plongé l’industrie textile du pays dans une profonde crise.

L’aide humanitaire a été dans sa plus grande partie distribuée par les organisations internationales elles-mêmes, qui n'ont quasiment pas associé les structures étatiques locales, qui étaient effectivement fragiles et souvent corrompues.

Réaction de Bogdan Vanden Berghe (11.11.11)

Le bilan critique rapporté par le journaliste de Knack rejoint pour partie l’analyse de Bogdan Vanden Berghe, directeur général de la plateforme néerlandophone 11.11.11., interrogé en fin d'article.
Ce dernier précise toutefois que diverses évaluations ont établi que les interventions humanitaires d’un certain nombre d’ONG se sont avérées efficaces.
Nul ne conteste toutefois que pas mal d’associations, notamment américaines, ont envoyé du personnel notoirement inexpérimenté en Haïti. Certaines ONG ont déployé en urgence des équipes comprenant nombre de stagiaires inexpérimentés, heureux de de pouvoir mentionner une expérience humanitaire sur leur cv.

Bogdan Vanden Berghe pointe également le manque évident de coordination entre les ONG présentes sur le terrain.
Il constate que la politique de hauts salaires pratiqué par certaines ONG a attiré nombre de cadres locaux dans ces emplois guère durables.
Les institutions locales, privées en conséquence de personnel d'encadrement, s’en sont trouvées structurellement affaiblies.

Le directeur général de 11.11.11 est d'avis que pour être efficace à long terme, l'aide humanitaire apportée en urgence dans des pays fragilisés devrait veiller davantage à renforcer les structures étatiques locales.
Ce principe devrait également être d’application lorsque les autorités locales sont relativement corrompues.
Or pareille option va totalement à contre-courant de ce que souhaite le public, c'est-à-dire nombre de donateurs.
Il reconnait que pareil travail de renforcement des capacités des autorités locales, ainsi que du tissu associatif, nécessite des compétences pointues et s'avèrera toujours difficile à mettre en œuvre. 

Source:
‘De hulp heeft Haïti nog meer verzwakt’, Jan De Deken, Knack 6 januari 2016 (p.78 et ss.)

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