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28 mars 2016 - La presse belge ne se fait que rarement l’écho de critiques adressées aux organisations actives en levée de fonds.
On ne peut en dire autant des médias néerlandais, britanniques ou américains, lesquels incriminent de temps à autre l’une ou l’autre association jugée coupable de graves erreurs de gestion ou de pratiques contraires à l’éthique.

C’est dans ce contexte qu’il convient de situer la création en 2013, aux U.S.A., d’une plateforme intitulée 'Charity Defence Council' (CDC), qui s’applique à réfuter les accusations supposées abusives dont certains médias se feraient complices.

'We fight for the people who fight for the people'.

Les associations mises en cause répliquent habituellement au moyen d’un communiqué de presse dont la tonalité se veut non-polémique.
Les initiateurs de la ‘Charity Defence Council’ (CDC) sont d’avis que ces réactions prudentes n’ont guère d’impact auprès du grand public.
La plateforme CDC choisit d’adopter une démarche plus proactive.  Elle s’applique tout d’abord à identifier les principaux articles rédactionnels qui mettent en cause le secteur de la philanthropie.  Une ‘fact checking team’ mène ensuite un travail d’investigation qui s’efforce de dénoncer toute accusation non-fondée propagée par tel ou tel média.

Le Charity Defence Council a ainsi publié le 17 mars 2016 une mise au point relative aux accusations portées par la chaîne CBS, ainsi que par le New York Times, à l’égard du fonctionnement de l’association 'The Wounded Warrior’.
Le site Charity Navigator avait de son côté également dénoncé le pourcentage élevé de frais de collecte (41%) de cette association.
Or la plupart des plateformes américaines qui, à l'instar de Charity Watch, surveillent les pratiques en matière de frais de collecte de fonds, proposent que ceux-ci ne dépassent en aucun cas un tiers - voire un quart - des recettes issues des dons.

“Don’t ask if a charity has low overhead. Ask if it has big impact.”

On précisera que la plateforme CDC n'a pas été mise en place dans le cadre d'une initiative collective du secteur associatif. Elle a été fondée par une équipe réunie à l'initiative de Dan Pallotta, une personnalité controversée issue du monde des fundraisers, dont nombre d’associations américaines contestent les prises de position ultra-libérales.
Dan Pallotta s'est souvent fait l’avocat de stratégies particulièrement volontaristes en matière de recrutement de donateurs, prétextant que le coût élevé des frais de collecte se justifie si l’association apporte la preuve de l’efficacité de ses actions à finalité humanitaire ou sociales.
Daniel Borochov, Président de Charity Watch, signalait récemment dans The Boston Globe que le fondateur du Charity Defence Council était surtout apprécié par les agences commerciales qui sous-traitent la collecte de fonds pour le compte de certaines causes.

Lire: 'Dan Pallotta: plaidoyer controversé.'

Les médias américains ne privent pas de rappeler que Pallotta Teamworks, une agence commerciale spécialisée en fundraising que Dan Pallotta dirigeait il y a quelques années, faisait l'objet de critiques du fait des honoraires élevés qu’elle pratiquait.
Cette société est depuis lors tombée en faillite.

Le Charity Defence Council, dont les bureaux sont établis dans le Massachusets, tente depuis peu de sensibiliser le grand public au travers d’une campagne d’affichage sur le réseau autoroutier des environs de Boston.

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