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La réglementation européenne RGPD impose un devoir de vigilance aux entreprises - et bien évidemment aux associations - concernant l’usage inapproprié, par des tiers, des données personnelles de leurs usagers.
Cette exigence peut inciter certaines associations à prendre leur distance par rapport à Facebook, et notamment à fermer le compte Facebook qu’elles avaient mis en ligne dans le cadre de leurs activités de sensibilisation ou de collecte de fonds.

‘Facebook verlaten dupeert goede doelen’

Pas moins de 30.000 néerlandais ont clôturé leur compte, dans le cadre de la campagne Bye Bye Facebook actuellement en cours aux Pays-Bas.
Mais pour Jacqueline Kronenburg, conseillère en communication auprès de diverses associations néerlandaises, le secteur associatif – et plus particulièrement les petites associations actives en levée de fonds – n’ont nullement intérêt à rejoindre ce mouvement.
Lire ‘Facebook verlaten dupeert goede doelen’ – Opinie, in Trouw (11/04/2018)

Elle rappelle qu’à l’heure ou la règlementation RGPD risque de restreindre les possibilités d’exploitation de fichiers d’adresse, les associations ne peuvent se payer le luxe de renoncer à exploiter les possibilités offertes par les réseaux sociaux en matière de sensibilisation et de prospection de nouveaux publics.
Le mouvement de désaffiliation de Facebook que certaines petites organisations sont tentées de rejoindre aurait pour principal effet de les affaiblir davantage, alors que les grands acteurs de la collecte continuent se renforcer.

Même son de cloche au Royaume-Uni.
Une récente contribution de Mike Buonaiuto, directeur de l’agence Shape History, relève que les associations auraient tort de prendre le risque de boycotter l’outil Facebook, malgré les questions éthiques qu’elles soulèvent fort légitimement, suite notamment au scandale Cambridge Analytica.
-> Lire ‘How the third sector should respond to Facebook’s data leak’, in Charity Digital News (05/04/2018)

Un point de vue comparable est proposé par Kisty Marrins, consultante en communication digitale et administrateur de la Small Charities Coalition.
-> Lire ‘How do you solve a problem like Facebook ?’ in Third Sector

Tous deux doutent de l’efficacité réelle des campagnes de désinscription lancées au Royaume-Uni (#DeleteFacebook et #BoycottFacebook).
Dès lors que Facebook est avant tout dépendant de ses revenus publicitaires, c’est davantage grâce au poids et à l’influence décisive des plus grands annonceurs – et par exemple de la fédération britannique des annonceurs (ISBA) – que la société de Marc Zuckerberg sera forcée de réviser son mode de fonctionnement.

‘Facebook is not a friend to charities’

Kisty Marrins note par ailleurs que le lancement de l’option gratuite ‘Facebook Donate’ ne relève pas d’un geste philanthropique dénué de toute visée commerciale.
Il est probable que la société de Marc Zuckerberg espère accélérer grâce à cette offre sa pénétration sur un marché des 1,5 million d’organisations caritatives, en vue d'atteindre leurs très nombreux donateurs et adhérents.
Mais l’option ‘Facebook Donate’ risque tôt ou tard de devenir payante.
Elle constate également que société de Marc Zuckerberg n’offre guère de publicité gratuite (« ad grants ») aux associations caritatives, au contraire de Google dont le programme « Google Adwords » offre des possibilités d'annonces gratuites aux organisations d'intérêt général.

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